- Je serai de retour dans une heure !
Yzia et Azellan disparurent aussitôt dans la forêt. Ils firent le chemin futur au galop et ne trouvèrent aucun obstacle majeur si ce n'est quelques traces d'ours et de loups. Le temps étant écoulé, ils retournèrent en arrière pour retrouver leurs compagnons. Ceux-ci avançaient à un rythme convenable mais s'arrêtèrent en entendant les bruits de sabots venant vers eux. Leurs mains agrippèrent leurs armes en silence et Bilbo regretta presque le boucan des nains. Yzia apparut sous leurs yeux avec un regard interrogateur.
- Est-ce qu'il y a un problème ?
- Je crains que vous ne les ayez effrayés, ma dame.
Les yeux verts se posèrent sur Gandalf qui lui parlait puis balayèrent la compagnie.
- Veuillez m'excuser. Cela faisait une heure alors, je suis revenue.
Thorin relança le voyage et Gandalf fit signe à la femme de venir se mettre à côté d'eux. Elle expliqua au roi ce qu'elle avait remarqué et, rassuré, il décida qu'ils voyageraient encore une heure avant de se poser manger.
Cette heure sembla bien longue pour les voyageurs qui commençaient à avoir mal partout. Quand les poneys purent enfin se reposer et le repas se préparer, la semi-naine s'approcha du magicien. Ils discutèrent du chemin à prendre et se mirent d'accord sur le fait de passer par Rivendell. Thorin, méfiant, les regardait au loin. Lorsqu'il le put, il s'approcha de la femme, pensant avoir plus de chance de trouver une réponse qu'en allant voir le vieil homme.
- De quoi discutiez-vous ?
- Des problème de ce monde.
- Pouvez-vous être plus précise ?
- J'aimerais pouvoir l'être mais même en vous répondant en toute honnêteté, je ne vous apporterai que des suppositions vagues.
Le nain grogna. Il n'aimait pas être mis à l'écart des choses importantes et Yzia avait le talent de lui faire se sentir inutile. Yzia posa sa main sur l'épaule du nain avec un regard compatissant et s'avança vers Dwalin. Elle se rappela les parole du maître avant qu'elle ne parte en mission. Il ne fallait pas qu'elle échoue.
- Qui fait le guet aujourd'hui, maître Dwalin ?
Le chauve grogna en khuzdul et Yzia rigola doucement. En voilà des compagnons de voyage avec du tempérament et du caractère.
- Je tiens à vous rappeler que je parle Khuzdul Maître.
Il lui indiqua que Balin voulait prendre la garde mais qu'il préfèrerait que quelqu'un prenne sa place pour que le plus vieux se repose. Yzia, y voyant une opportunité de se poser calmement, se dirigea vers Balin et lui demanda s'il acceptait qu'elle prenne le premier tour de garde. Ce que, bien sûr, il accepta. Après avoir mangé, la troupe repartie et le voyage se fit sans accroche particulière pour de nouvelles heures. La nuit tomba et l'on commença à préparer le souper. Yzia repéra une souche qui lui permettrait de s'asseoir un peu en hauteur et de surveiller les alentours. Elle passa ainsi quatre heures avant d'aller réveiller Fili qui était le suivant. Elle s'approcha de lui et posa son pied sur les côtes du prince. Son pied appuya doucement pour faire bouger le nain.
- Maître Fili.
N'ayant pas de réponse, la brune commença à donner de légers coups de pied à Fili qui finit par ouvrir les yeux. La jeune femme put enfin rejoindre son étalon et s'allonger à ses pieds. La nuit fut calme enfin, aussi paisible qu'elle puisse l'être au côté des nains. Les nains avaient un particularité agaçante ; qu'Yzia n'avait pu observer avant cela car ses compagnons étaient habituellement des hommes ; de faire autant de bruit la nuit et le jour. C'est-à-dire beaucoup. Ce rythme de journée dura un mois. Yzia partait en repérage avant de revenir pour les pauses. Les tours de garde s'enchaînèrent et le calme persistait. Jusqu'à ce jour qui avait commencé de la pire des manières pour l'assassin : elle s'était faite, dès le réveil, agresser de questions par deux princes trop curieux. Elle passa la journée à répondre à leurs questions et à supporter le regard inquisiteur de Thorin qui n'aimait pas que son sang se rapproche d'une inconnue.
Yzia dut se retenir plusieurs fois de les envoyer paitre ou d'être violente. Elle n'avait pas l'habitude de tenir ce genre de conversation et elle préfèrerait que cela reste ainsi. La compagnie s'arrêta finalement aux abords d'une sorte de ferme carbonisée. Instinctivement l'assassin attrapa son épée, elle le savait mieux que quiconque, ce genre de ruines ne présumaient rien de bon. Au mieux, il y avait un de ces semblables dans le coin, au pire il fallait qu'ils partent maintenant. Elle descendit d'Azellan et entreprit de s'approcher des décombres. Sa main frôla la pierre et Gandalf s'approcha.
- Vous le sentez aussi, ma dame ?
- Oui. Ne restons pas ici.
Le magicien s'approcha du descendant de Durin pour lui faire entendre raison mais Yzia pouvait se douter que ce serai vain. Elle attrapa distraitement ce que lui tendait Balin et l'amena près du feu que Bofur et Bombur s'efforçaient à faire. Elle entendit Gandalf s'énerver et le vit monter sur son cheval pour partir. Leurs regards se croisèrent et, sans un son, ils se comprirent.
- Vous auriez dû l'écouter, maître Thorin.
- Et vous, vous devriez vous taire.
Du coin de l'œil, la femme aperçut au loin une coiffure blonde qu'elle connaissait par cœur. "Il y a donc bien un assassin ici", se dit-elle.
- Bien. Vous ne verrez de ce fait pas d'inconvénient à ce que je vérifie les alentours.
D'un geste de la main, elle appela son étalon et monta dessus. Puis, ne voulant pas faillir à sa mission, elle se retourna vers ses compagnons.
- Si vous rencontrez un problème, soufflez dans ce sifflet le plus fort possible.
Elle lança un petit bout de bois à Kili sachant qu'il ferait le bon choix et laisserai sa fierté de côté si ils avaient vraiment besoin d'elle. Yzia murmura à l'oreille d'Azellan leur destination et celui-ci s'élança dans la nature. Arrivée dans une clairière, elle descendit et laissa Azellan brouter tranquillement pour se rapprocher d'un homme assis au pied d'un arbre, les yeux fermés. La femme en profita pour retirer son anneau et souffler, n'ayant pas pu s'éloigner aujourd'hui, elle n'avait pu se reposer et une trace rouge se formait à présent sur son doigt.
- Arin.
- Cela faisait longtemps Yzia.
L'homme battit des paupières et révéla deux orbes azur qui pourrait faire se noyer quiconque. Yzia avait toujours admiré ses magnifiques cheveux d'un blond rare et insalissable, elle l'avait vu se battre sous la pluie sur des terrains boueux sans jamais perdre cette couleur or.
- Comment va ma future épouse ?
- Je vais où le vent me porte sans me plaindre et toi ?
- Je supporte chaque fardeau que m'incombe les Valars sans flancher.
Yzia sourit, en plus d'être beau Arin était de bonne compagnie. Le maître les avait choisis pour faire perdurer le clan des assassins et elle avait bien sûr accepté. Cela ne changerai rien, elle serai simplement interdite de mission pour neuf mois avant de laisser son enfant aux soins des éducateurs par qui elle était aussi passé. Par chance, elle était née d'un mariage d'amour alors qu ces parents venaient à peine d'entrer dans la guilde et avait donc pu profiter d'eux et vivre une enfance assez normale. La plupart des assassins grandissaient avec la guilde pour famille. La discussion dériva sur les nouvelles de la guilde, l'une d'entre eux était partie avec une elfe pour vivre le grand amour, et le maître l'avait bannie. Elle était stupide, maintenant tout lui est fermé. Le tatouage des assassins lui fermera toutes les portes et la marque magique apparut en dessous lui fermera celle de leur île. Soudain un bruit strident agressa ses oreilles. Le sifflet ! Arin la regarda bizarrement, n'ayant pas entendu le bruit que seule des oreilles elfiques pouvaient percevoir et elle le salua brièvement en lançant Azellan au galop.
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Y-ai je droit ?
FanfictionYzia, assassin et amie de Gandalf, reçoit une mission de ce dernier. Gandalf la paie pour aider les nains d'Erebor à reconquérir leur royaume. Le magicien, craignant la réaction de Thorin, lui demande de ne pas préciser qu'elle est payée et de faire...