IX: Abel Tasman (1)

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— Encore merci pour hier.


Les deux jeunes hommes étaient assis au bord de leurs lits respectifs, en train de mettre leurs chaussures afin de se rendre au fameux parc national Abel Tasman.


— Ne me remercie pas, je suis resté tellement longtemps au téléphone avec mes parents que tu t'es endormi.

— Peut-être mais tu nous as payé un chinois et puis ça a l'air de t'avoir fait énormément de bien, je me trompe ?


Cassandre stoppa son geste un instant avant de se reprendre. Il leva les yeux vers le brun qui avait attaché ses cheveux en un chignon comme à son habitude.


— Suis-je déjà devenu un livre ouvert pour toi Rikiki ?


L'homme aux yeux sombres sourit à son tour, le regard rivé sur ses lacets.


— Non mais tu es bien plus souriant depuis ton réveil. Ou alors je me fais des idées. Alors ?


Le maori ponctua sa question en se mettant sur ses pieds.


— Mes parents savent m'apaiser et me remonter le moral.


Ariki jalousait un peu la relation qu'avait Cassandre avec ses parents mais ne dit rien. Il était tout de même heureux de voir le blond si joyeux.


— Je suis prêt ! On y va ? J'ai trop hâte !

— On y va. En route, je vais t'expliquer quelques trucs sur le parc et quand on y sera, j'aurai une surprise pour toi. J'espère que ça te plaira.

— Tu sais me mettre l'eau à la bouche Rikiki ! On attend quoi ?

— Je n'attends plus que toi.


Cette phrase à double sens électrisa Cassandre. Le français mis son cerveau sur pause et et regarda le maori, ses yeux plissés brillant de malice et l'esquisse d'un sourire en coin sur les lèvres.


— Si tu n'attends que moi alors je devrais peut-être me dépêcher.


Ariki écarquilla les yeux. Son souffle se coupa et son cœur se serra. La voix rauque et suave de Cassandre l'avait atteint et pas en plein cœur. Non elle l'avait atteint bien plus au sud.


— Ariki ? Tout va bien ? Je ne voulais pas te gêner, c'était pour rire !

— Euh... commença le maori qui se mit à déblatéra à toute vitesse, paniqué. Tout va bien. Ce n'est rien. J'ai eu un bug. Je dois rapidement passer par la salle de bain, j'ai oublié de me brosser les dents. Je ne peux pas commencer une journée sans me brosser les dents, c'est vraiment primordial et...

— Ariki calme-toi, je ne comprends quasiment rien à ce que tu me dis, tu parles beaucoup trop vite. Je comprends l'anglais mais à vitesse limitée. Tu dois te brosser les dents c'est ça ?


Le maori ne répondit rien et fonça vers la salle de bain qu'il ferma à clés.
Le français eut un sursaut quand la porte claqua.

À L'AUTRE BOUT DU MONDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant