XXXIII : Mon manège à moi

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Les jours étaient passés à une vitesse folle. Ariki avait repris le travail depuis trois jours déjà et Cassandre n'aimait pas ça ! Son homme avait dû reprendre une cliente d'un collègue qui était malade pour la semaine. Il devait jongler entre cette jeune femme et la famille qu'il avait sur son propre planning. Le maori ne comptait plus ses heures, sortant la famille durant la matinée et la jeune femme durant l'après-midi et parfois en soirée. Cassandre n'aurait rien dit, s'il n'avait pas remarqué une tâche de rouge à lèvres sur la barbue présente sur les joues de son amour, la veille au soir. Il avait tenté de garder son calme, mais avait échoué quand il avait appris que Paola, la jeune espagnole, draguait ouvertement son homme qui était bien trop gentil et poli pour la recaler.

— Dis-lui que tu as quelqu'un ! gronda le français.

— Et si on interprétait mal ses gestes ?

Putain ! Cette fille t'a laissé une trace énorme sur la joue et bordel, elle l'a embrassé !

— Les grands mots ! Elle m'a fait une bise tu n'abuses pas un peu ?

Le blond croisa les bras sur sa poitrine et plissa les yeux de colère. Il abandonna sa posture immobile afin de mettre sa veste, prêt à sortir de la maison.

— Bouge pas, je vais aller faire une bise sur le gland d'un autre homme et on en reparlera !

Ariki lui attrapa le poignet avant qu'il n'ouvre la porte.

— Certainement pas ! Okay, demain je lui parlerai de toi. Subtilement, je glisserai que j'ai un homme dans ma vie.

— Et si elle décide de te draguer encore plus, tu te décideras enfin à la repousser ?

Le chevelu leva les yeux au ciel. Cette dispute le fatiguait tellement.

— Cassandre, c'est toi et moi. Y'a aucune Paola dans cette équation. Et puis je suis gay donc aucune chance qu'elle ne puisse faire quoique ce soit et dans quatre jours, je ne la verrai plus.

Le soupir du lillois mit fin à cette altercation. Josie était retournée chez elle depuis quelques jours déjà et tenter de reprendre une vie normale et depuis son départ, les deux hommes ne faisaient que se disputer pour un rien et finissaient toujours par se réconcilier sur l'oreiller.

— Je suis désolé, souffla le plus jeune en posant son front sur le torse de son petit-ami. La jalousie gronde en moi... Cette fille m'énerve.

Kakaho, je n'aime que toi, déclara le brun en enlaçant le corps de son amant et en lui embrassant les cheveux. Je ne suis tombé amoureux que d'un client et il est dans mes bras actuellement.

— Je suis terrorisé par notre future séparation... Je passe en boucle, dans ma tête, des moyens pour rester, mais ils tournent tous à la catastrophe d'une façon ou d'une autre...

Honi... Ne te prends pas la tête avec ça pour le moment, profitons du moment présent.

Les doigts du plus jeune se perdirent dans la barbe bien taillée de son compagnon.

— Je la trouve tellement belle... J'ai toujours la sensation d'être un ado vulnérable à côté de toi, mais quelque part, j'aime ça. L'idée que tu sois mon bouclier, mon roc. J'aime tout de toi physiquement. Je sais qu'on parle toujours de beauté intérieure, mais la beauté extérieure ne doit pas en être dénigrée pour autant. Tu es sublime.

— Tu veux que je détache mes cheveux ? proposa le guide qui les avait attachés au début de sa journée.

— Tu sais comment ça risque de finir cette histoire, gloussa Cassandre.

À L'AUTRE BOUT DU MONDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant