Chapitre 1

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  Dehors il fait nuit, j’entends la pluie battante taper contre mes vitres, j’adore ce bruit, surtout quand je suis blottie bien au chaud sous ma couette. Mêlé au bruit du vent, cela m’apaise, j’ai l’impression que je suis en sécurité là dans ma chambre, que rien ne peut m’arriver.  Les forces de la nature peuvent se déchaîner, mon univers à moi ne se détruira pas. Et Dieu sait qu’en ce moment j’ai besoin qu’on me rassure ! Demain je passe mon baccalauréat et je suis au bord du gouffre. J’ai l’impression que toute ma vie dépend de cet examen pour lequel je me prépare depuis que je suis au CP. Je n’en reviens pas, toutes ces années sont passées si vite c’est comme si je me réveillais d’un très long rêve. Et cerise sur le gâteau la semaine prochaine c’est mon anniversaire je vais avoir 18 ans. Je vais être majeur. Je le sens ma vie va changer.

Mon alarme sonna à six heure, j’avais ma première épreuve à neuf heure mais j’avais une heure de trajet pour me rendre au centre d’examen. Comme je voulais y arriver un peu en avance je sautai de mon lit pour commencer à me préparer, ce que d’ordinaire je ne faisais jamais, il me fallait généralement une demi-heure pour me sortir du lit. Je devais tenir ça de mes parents, d’ailleurs il fallait que je réveil mon père pour qu’il m’amène. Une fois levée je filai dans la chambre de mes parents, et dus m’y prendre à deux fois pour réveiller mon père.

-         Papa, chuchotai-je.

-         Hum, grogna-t-il la voix encore pâteuse de sommeil.

-         Papa debout tu dois m’emmener c’est le grand jour !

Puis j’allai dans la cuisine pour me préparer mon petit déjeuner. Notre maison n’était pas très grande mais elle était chaleureuse, les murs de la cuisine étaient recouverts de carreaux multicolores et elle donnait sur une salle à manger au ton chaud dans laquelle trônait une énorme table en chêne massif. Je me préparai à la hâte un petit déjeuner que j’avalai d’une seule bouchée en le faisant passer avec un verre de jus d’orange pendant que mon père émergeait en buvant son café. De retour je me choisis une tenue confortable car j’allais devoir rester assise pendant quatre heures pour mon épreuve de philosophie. Je jetais dans mon sac que j’avais préparé la veille, quelques fiches de révisions que je comptais relire dans la voiture et retournai dans le salon retrouver mon père.

-         Bonjour ma chérie, prête ?, me demanda-t-il.

-         Je suis trop stressée, je pense que je vais faire un infarctus avant d’arriver.

-         Ah ça je ne crois pas ma puce, me répondit gentiment ma mère qui venait d’entrer dans la pièce, j’ai tiré les cartes hier soir et tous va bien se passer ne t’inquiètes pas.

Ma mère avait une fâcheuse tendance à croire en toutes sortes de choses surnaturelles, elle pensait qu’elle pouvait lire l’avenir dans les cartes de tarot. Depuis que nous étions enfant, moi et ma sœur, elle nous soignait avec des tisanes et des décoctions de plantes, qui étaient, il faut l’avouer, absolument infâmes. Elle était comme ça d’aussi loin que je me souvenais et mon père n’avait pas l’air de trouver ça bizarre, d’ailleurs jusqu’à ce que je fus entrée au collège je ne trouvais pas cela étrange non plus, mais maintenant je préfèrerais voir un docteur quand je suis malade plutôt que ma mère et ma grand-mère. A sept heure moins le quart on sonna à la porte, ce devait être Elizabeth ma meilleure amie, nous nous  connaissions depuis que nous étions nées nos parents étaient déjà amis bien avant notre naissance, en y pensant je crois qu’eux aussi se connaissaient depuis toujours. J’ouvris la porte.

-         Salut, bien dormi ?,  me demanda-t-elle.

-         Bof pas trop, vas-y entre.

Elizabeth était un peu plus petite que moi, elle avait de grands yeux bleus pétillants et un petit carré blond, elle ne faisait vraiment pas son âge on lui donnait à peine douze ans alors qu’elle était né le même jour que moi. Mais il fallait dire qu’elle avait un sacré caractère, contrairement à moi qui étais plutôt timide et réservée. Au bout de quelques minutes mon père nous appela.

-         Allez les filles en voitures c’est l’heure.

-         On arrive, lui répondis-je

Ça y est c’est parti pensai-je.

DescendanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant