Descendante

Chapitre 2

Dehors il faisait beau, le ciel était dégagé et le soleil fidèle pour ce milieu du mois de juin. Je m’assis à l’arrière du monospace rouge de mes parents à côté d’Elizabeth. Elle n’était pas stressée le moins du monde et arborait un grand sourire, elle commença à me raconter son week-end. Je ne l’écoutais pas et laissais mon regard se perdre dans l’horizon comme mes pensées. Après le bac je voulais entrer à la faculté de journalisme. J’avais toujours rêvé être journaliste, pour moi cela représentait la liberté,  voyager à travers le monde pour réaliser des reportages chocs, faire réfléchir les gens, les informer, faire bouger les choses et avancer les idées. Les derniers vers du poème Liberté de Paul Eluard me revinrent en mémoire.

« Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté. »

J’adorais la poésie je trouvais qu’elle faisait ressortir la quintessence des mots, qui prenaient alors toutes leurs dimensions. Si seulement je me doutais alors que mon avenir serait tout autrement.

-         Diane, dit Elizabeth en me tirant de ma rêverie.

-         Oui ?

-         Tu m’écoutes ou pas ? demanda t- elle en feignant la contrariété.

-         Oui, oui excuses moi j'étais perdu dans mes pensées, qu’est-ce que tu disais ?

-         Rien d’important, Louis vient de m’envoyer un SMS il est déjà arrivé.

Louis était le garçon de notre petite bande, nous nous connaissions également depuis notre naissance. C’était un garçon très gentil et calme, je crois même que je ne l’ai jamais vu se mettre en colère. Il était grand et athlétique, avec des cheveux blonds et des yeux marrons claires. Et aussi étrange que cela puisse paraitre il était né le même jour que moi et Elizabeth. Un fois arrivé près du lycée où nous devions passer l’examen je le vis qui nous attendait devant le portail. Mon père se gara et nous descendîmes.

-         Bon, allez ça y est c’est le moment ma fille, fait tous ce que tu peux et surtout ne regrette rien, tu es la meilleure je sais que tu vas y arriver,  dit-il en m’embrassant dans une veine tentative de me réconforter.

-         Merci Papa, à tout à l’heure, lui répond ai-je en m’éloignant tout en croisant mes doigts.

Nous nous dépêchâmes de rejoindre et Louis. Du monde commencer à s’amasser devant les grilles et je reconnaissais quelques têtes qui m’étaient familière. Nous allions commencer par l’épreuve de philosophie et je ne me sentais pas du tout prête.

-         Alors Diane, me demanda Louis, comment tu la sens cette épreuve ?

-         Mal, lui répondis-je, c’est mon plus gros coefficient et j’ai l’impression de tout avoir oublié !

-         Je suis sûr que tu vas avoir une bête de note comme toujours, me dit-il en me faisant un clin d’œil, par contre toi Liliz je n’en suis pas aussi certains, lance-t-il à Elizabeth en lui faisant un sourire malicieux.

-         La ferme Louis ! Je m’en fiche t’en que je ne vais pas au rattrapage moi ça me va.

Louis était assez bon élève mais Elizabeth n’avait jamais vraiment aimé l’école elle préférait de loin le sport et notamment le tennis qu’elle pratiquait à assez bon niveau. Moi je n’étais pas très doué dans les matières scientifiques même si ce n’était pas catastrophique, mais j’avais toujours adoré les langues, l’histoire et la littérature c’est pour cela que j’avais choisi de passer un bac littéraire. A 8h15 le portail s’ouvrit et tous les élèves s’engouffrèrent dans le hall cherchant le panneau d’affichage qui leur indiquerait leur salle. J’étais dans la 210 A, pas la même que Louis et Elizabeth, nous nous souhaitâmes bonne chance et partîmes chacun de notre côté.