𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚎𝚝-𝚞𝚗

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Bonne lecture !

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Presque allongé sur le beau canapé du bureau du roi, Oikawa observait d'un œil un peu éteint les lumières en train d'être allumées à l'extérieur. Il faisait froid, et il n'avait pas pris le temps de se plonger dans son bain pour se réchauffer.

Le poison l'avait rendu amorphe pendant une grosse partie de l'après-midi. Il avait vomi, bu un peu d'eau, vomi à nouveau, et sa gorge était à présent aussi rauque que s'il s'était réveillé d'un sommeil de cent ans. Il se sentait épuisé et courbaturé, et avait été obligé de donner le dîner qu'on avait apporté dans sa chambre à Iwaizumi pour ne pas attirer les soupçons.

Il ne savait pas encore qui avait glissé ces plantes sans odeur dans son thé, mais Oikawa n'était pas prêt à laisser entrevoir une seule facette de faiblesse.

— Tu veux un verre ?

Face à lui, se levant du bureau sur lequel il venait de passer les dix dernières minutes, Ushijima lui lança un petit coup d'œil. Oikawa se doutait bien qu'à ses yeux, son teint pâle et ses yeux rougis n'avaient pas dû passer inaperçus, mais le roi était tout de même poli. Il n'avait rien dit, et l'avait laissé se mettre à l'aise en entrant dans la pièce.

Tooru se redressa légèrement dans le canapé. Il avait desserré son col et croisé ses jambes, et à présent la chaleur de la pièce venait peu à peu lui enlever ses frissons. Pour peu, il aurait également retiré les nombreux lacets de ses bottes pour s'allonger complètement.

Ushijima fit le tour, marchant tranquillement jusqu'à une belle structure en forme de globe, et en tira une bouteille ambrée.

Oikawa serra les lèvres en sentant son estomac se retourner. Il était si vide que le moindre liquide l'aurait forcé à montrer une part de lui-même très peu à son avantage. Il força un rictus amusé.

— Tu ne m'avais pas parlé de ton problème de boisson, dit-il.

Ushijima haussa un sourcil, et manqua de verser son alcool sûrement très cher à côté de son verre. Ces mots, Tooru n'avait pu s'empêcher de les lui rendre tant la perche était grande. Comme il s'y était attendu, le roi détourna le regard et se racla la gorge.

Ses souvenirs étaient donc si vifs ? Une petite parole, et qu'allait-il donc s'imaginer ?

Le prince se pencha sur la banquette et croisa les bras en penchant la tête pour découvrir son cou. Ushijima tourna légèrement les yeux vers lui, Oikawa sourit largement.

— Ou alors, tu essayes de me faire boire pour profiter de moi ?

Cette fois, le roi rattrapa son verre au dernier moment. Il se tourna vers lui et s'avança, marchant rapidement jusqu'au canapé d'en face où il s'assit avec raideur. Ses bras et leurs muscles ressortaient parfaitement sous la chemise en lin blanche qu'il avait passé. Sa veste épaisse traînait sur un coin de son bureau : il avait dû avoir chaud.

Quand il s'étira, Oikawa ne pensa même pas à détourner le regard. Il aimait ce corps forgé qui lui faisait face, ces membres puissants crées par des entraînements longs et sérieux, une rigueur qui l'avait façonné tout entier. Ce roi était comme une statue créée dans le meilleur des marbres.

En relevant les yeux, ils croisèrent ceux d'Ushijima.

— De belles paroles, ajouta-t-il avec un rictus, mais tu bois tout autant que moi, je crois.

Il soupira en se tordant légèrement pour mieux respirer dans ses vêtements. La chaleur commençait à réellement lui revenir.

— N'ai-je pas le droit à un verre ?

Ad Vitam Aeternam | UshiOiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant