𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚒𝚗𝚚

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Bonne lecture !

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Debout au centre de la chambre, uniquement vêtu d'un peignoir en soie, Oikawa observa les tenues présentées avec soin. D'un geste distrait, il remonta lentement le tissu sur son épaule droite à présent dénudée, puis effleura son menton de ses doigts. Il les étudia une à une : de leur couleur chacune très voyante jusqu'à la coupe plus ou moins proche du corps. C'était de beaux habits, de ceux qu'on fabriquait pour une occasion particulière, et il y en avait trois. De belles chemises douces, blanches ou noires, des vestons sombres, des chaussures brillantes, des capes aux broderies dorées.

Les servantes attendirent sans se plaindre, jusqu'à ce qu'Oikawa finisse par se détourner. Il fit quelques pas sur le tapis moelleux, les pieds nus, et alla se laisser choir dans le fauteuil près de la fenêtre. Iwaizumi l'observa faire avec des sourcils froncés. Il se tourna vers l'une des femmes.

— Pourquoi le roi le demande-t-il ?

Elles étaient toutes les trois entrées quelques minutes plus tôt, les bras remplis de vêtements, et la plus âgée avait relevé le menton en affirmant d'une voix claire que Sa Majesté le roi le demandait. Il lui fallait donc s'apprêter, remettre une tenue de circonstance, et être prêt le plus rapidement possible.

Iwaizumi s'était contenté un instant de les observer, le teint blême, mais apparemment à ses yeux cela semblait être la pire chose possible.

— Y a-t-il un problème ? Pourquoi à cette heure ?

Oikawa croisa les jambes et posa sa joue contre son poing. Aucune bague n'ornait à présent ses doigts, il venait tout juste de se laver. Sur la table, un épais ouvrage au reliage en cuir venait d'être terminé : le prince avait parcouru les pages noircies pendant une bonne partie de la nuit, à la lueur de sa bougie.

— Nous n'avons pas le droit de vous répondre, affirma l'une des servantes.

— Et nous ignorons la réponse, reprit une autre.

Elles portaient encore les lourds vêtements, et Oikawa constata avec amusement la légère sueur qui commençait à se déposer sur leurs fronts, juste en dessous de leur charlotte blanche en tissu. Discrètement, elles échangèrent un long regard. La plus âgée se racla la gorge.

— Puis-je vous demander de choisir une tenue ? La mode de la cour est assez changeante, et ce sont actuellement les habits qui...

— Je n'en veux aucun.

Oikawa fut satisfait de voir leurs sourcils se froncer. La petite espionne n'était pas revenue, et c'était bien dommage.

— Mais il vous faut...

— Je ne porterais aucun de ces vêtements, vous pouvez les reprendre.

Son chevalier sembla lui aussi étonné par son ton autoritaire et sans appel. Il se redressa un peu, juste à côté de la porte, et bomba le torse en posant une main sur l'épée qu'on lui avait rendue.

La plus vieille, qui semblait être celle à prendre les décisions (peut-être était-elle en bon terme avec celle qu'elles appelaient toutes la gouvernante) fit un pas en avant. Son visage tendu et son expression mécontente amusèrent Tooru. Il pencha un peu plus la tête.

— La bienséance exige que....

— Vais-je être emmené dans la salle du trône, pour une entrevue officielle ?

Elle hésita, et Oikawa plissa les yeux. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire. Même si la femme se reprit rapidement, les expressions de l'instant étaient les plus importantes.

Ad Vitam Aeternam | UshiOiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant