𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚒𝚡

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Bonne lecture !

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Oikawa balança son bras au milieu des couvertures épaisses, les yeux fermés. Sa main frôla le tissu, se posa sur les draps, puis finalement ses paupières s'ouvrirent alors qu'un grognement passait ses lèvres.

Presque aussitôt, la lumière de la pièce qui s'infiltrait par les rideaux entre-ouverts raviva le mal de crâne qui l'avait accompagné lorsqu'il s'était couché, et il roula sur le côté en posant ses mains sur ses yeux.

— Putain, siffla-t-il tout bas, la tête dans l'oreiller en plume d'oie ?

Il faisait froid, et son épaule dénudée frissonna une fois avant qu'il ne rabatte la couverture sur sa tête pour recouvrir l'entièreté de son corps. Oikawa resta ainsi dans l'obscurité quelques secondes, en essayant d'ignorer le lancement insupportable qui traversait ses tempes. Une inspiration, deux inspirations, un soupir.

Les souvenirs de sa soirée lui revinrent. Tout le vin qu'il avait avalé également : verre sur verre pendant presque deux heures. Alors oui, il avait réussi à trouver le sommeil, mais le réveil était réellement désastreux.

La sensation mit un moment avant de se calmer. Quand il se sentit prêt, Oikawa émergea et observa distraitement les quelques mèches qui lui tombèrent devant les yeux. Sa chambre était calme, et le feu n'avait pas été ravivé depuis un moment dans la cheminée : pas étonnant qu'il fasse aussi froid.

Soudain, un bruit attira son attention. Il tourna la tête en direction de la porte à côté de son lit : Iwaizumi avait dû ouvrir celle de son côté, et il n'eut à attendre qu'une petite seconde avant que son chevalier n'ouvre à son tour la sienne. Debout dans l'embrasure, il l'observa.

Dans ses mains se trouvait un plateau d'argent, avec une tasse fumante posée dessus.

— Vous êtes réveillé.

Iwaizumi fit quelques pas dans la pièce, s'approchant de lui. Quand il fut assez près, ses doigts attrapèrent la coupelle sous la tasse et la tendirent à Oikawa. Ce dernier la prit sans rouspéter.

— Merci.

— J'ai réussi à convaincre une domestique d'aller chercher quelques herbes à la cuisine. Elle ne semblait pas connaître les bienfaits de ces plantes, ne vous en faites pas.

Oikawa sourit en portant la tasse à ses lèvres. L'eau chaude parfumée lui brûla presque la langue, mais il ne laissa pas échapper un son. Cela lui fit du bien.

— Je t'ai déjà dit que tu n'étais ni un majordome ni un domestique. Tu n'as pas à préparer le thé.

La douceur dans sa voix fit hocher la tête du chevalier.

— Je sais.

— Bien.

Le laissant terminer, il s'éloigna en déposant le plateau désormais vide sur la table. Iwaizumi ouvrit les rideaux, lança un regard irrité au feu éteint, puis commença à rassembler les bouteilles que le prince avait vidées la veille.

— Vous devriez prendre un peu de repos aujourd'hui.

Il lui lança un coup d'œil.

— Vos cernes sont toujours là.

Oikawa avala une gorgée, avec laquelle il s'étouffa un instant. Il toussa deux ou trois fois en faisant tomber quelques gouttes brûlantes sur ses cuisses, puis releva les yeux vers son chevalier.

— Tu deviens insolent.

— La situation l'oblige.

Iwaizumi se rapprocha à nouveau, en saisissant au passage un tissu sur le fauteuil rembourré. Il s'agenouilla sans un mot, et écarta les couvertures pour essuyer ce qui était tombé. Oikawa soupira mais ne fit pas de commentaire non plus.

Chaque fois qu'Hajime faisait cela, il lui rappelait le petit garçon qui avait un jour mis un genou à terre, son épée trop grande plantée dans le sol, afin de lui affirmer qu'il ne désirait rien de plus qu'être son chevalier.

— Vous avez assez fait ces derniers jours, dit-il en regardant dans le vide. Vous devriez vraiment vous reposer un peu, je ne plaisante pas.

— Tu ne plaisantes jamais, sourit Oikawa en portant à nouveau la tasse jusqu'à ses lèvres.

Il en prit plusieurs lampées.

— Je ne suis pas un enfant, Hajime.

— Vous ne savez pas prendre soin de vous.

Le prince haussa les épaules. Son mal de crâne commençait réellement à disparaître, laissant sa place au froid de la pièce qui lui gelait les orteils. Quand Iwaizumi finit par se relever, dans son armure d'intérieur avec son épée à la taille, leurs regards se croisèrent.

Oikawa lui offrit un rictus.

— Me reposer, articula-t-il. Alors que j'ai enfin l'autorisation d'aller fouiller ce beau palais ?

Il se leva d'un petit bon, avalant le reste de son thé de plusieurs gorgées avant de laisser la tasse sur l'épaisse couverture. Devant lui, sur une chaise simple, se trouvait son peignoir en soi : il le passa puis se retourna vers Hajime.

— J'ai eu tout le temps de rester immobile, chevalier.

Ses pieds touchèrent les tapis moelleux, il avança jusqu'à l'armoire en bois, et déclara :

— Va donc me trouver ces petites espionnes. Qu'elles fassent chauffer un peu d'eau, j'ai l'impression de sentir le vin à plusieurs lieux. Aujourd'hui, nous avons des choses à faire.

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Ad Vitam Aeternam | UshiOiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant