𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚊𝚝𝚘𝚛𝚣𝚎

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Bonne lecture !

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Le lendemain, ce fut aux aurores qu'Oikawa sortit du palais par les grandes portes menant aux jardins. Son chevalier sur les talons, tous deux vêtus de chemises légères en dessous de leurs manteaux, ils avançaient d'un pas presque échauffé en direction des bâtiments du fond. Ils avaient utilisé le terrain, une fois pendant une soirée, mais n'avaient depuis pas trouvé le temps d'y retourner.

Au matin, Oikawa s'était réveillé avec l'irrésistible envie de frapper quelque chose, et Iwaizumi avait surpris ses tremblements tandis qu'il avalait son petit déjeuner en silence.

À présent, profitant de l'air frais et de la brume, le prince avait du mal à refréner son sourire excité, à chaque pas qui le rapprochait du terrain en terre dure. Ses doigts s'ouvraient et se fermaient sans cesse, et finalement ils se retrouvèrent non loin en un rien de temps.

Le camp d'entraînement pour les gardes et les soldats était presque vide, mais quelques hommes s'y trouvaient tout de même. Aucun ne s'entraînait encore, certains sortaient les armes en bois et les figures immobiles : quand Oikawa posa les pieds sur le terrain et parcourut les personnes du regard, le silence s'imposa presque de lui-même.

Il ignora les airs étonnés et s'avança jusqu'à la réserve. L'intérieur était poussiéreux, avec une odeur latente de transpiration, et il plissa le nez avant de rentrer. Un présentoir était rempli d'épée en bois, assez abîmée, alors il en prit deux avant de ressortir.

Déposant son manteau sur une chaise en bois à côté de l'entrée, il s'approcha de son chevalier qui fit de même pour lui tendre une épée.

— J'espère que t'es en forme.

— Ne soyez pas trop dur. Vous paraissez...

Il plissa les yeux et pencha la tête. Oikawa reconnut cette expression : Iwaizumi le connaissait, et savait à quoi s'attendre.

Derrière eux, trois soldats s'approchèrent. Le prince entendit leurs pas avant même qu'ils commencent à parler.

— Le prisonnier, hein ?

Il se retourna à demi. Celui qui avait parlé était le plus grand. Un regard noir et des cheveux sombres, il paraissait plus jeune que lui. Il affichait cette expression irritée qu'avaient tous les habitants de ce palais en croisant sa route.

De la frustration. De la colère. De l'irritation. Et une dernière chose, un peu plus discrète mais presque plus importante : de l'intimidation face à une personne autrefois si importante, qui les regardait pourtant avec une supériorité évidente.

Oikawa haussa un sourcil. Il ne répondit pas. Le soldat serra les dents, mais essaya tout de même d'adopter une posture désinvolte.

— Je pensais bien vous avoir reconnu. On parle beaucoup de vous, en ce moment. Le prince déchu.

Ses camarades ricanèrent, et Iwaizumi avança d'un pas, la mine sévère. Oikawa le retint d'une main sur la poitrine.

— Je ne sais pas qui tu es, en revanche, se contenta-t-il de répondre.

Et comme si l'homme avait attendu cette question, un sourire étira ses lèvres.

— J'ai participé à l'attaque de votre capitale. Je ne sais pas ce que vous venez faire ici, mais vous feriez bien de reposer ces épées, c'est pas pour les aristos' des salons. Je veux dire, même vos soldats avaient pas l'air de savoir s'en servir.

C'était si puéril que sous les rires des autres, Oikawa ne put rien faire d'autre que soupirer gravement. Il sentit Iwaizumi se tendre encore plus, et fit un pas devant lui pour couper sa trajectoire.

Ad Vitam Aeternam | UshiOiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant