「𝘱𝘳𝘰𝘭𝘰𝘨𝘶𝘦」

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L'émotion la plus ancienne et la plus forte de l'humanité est la peur. Et le genre le plus ancien et le plus fort de la peur est la peur de l'inconnu.
— Howard Phillips Lovecraft

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 — Howard Phillips Lovecraft    ┊ ㅤㅤㅤㅤㅤ

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┏━━━°⌜ 赤い糸 ⌟°━━━┓

D'aussi loin que tu te souviennes, tu les as toujours vus.

Dans les avenues, errant sur les fils électriques. Dans les ruelles, fermement accrochés à l'épaule d'un passant à ses détriments. À ton école, là où ils étaient particulièrement abondants, cachés dans le pupitre de ta voisine sans qu'elle ne s'en rende compte, dissimulés dans les toilettes ou dans le recoin le plus sombre d'une salle. Leur regard sinistre pesait sur tes épaules tandis que tu tentais vainement d'empêcher l'ankylose de la peur de te saisir.

D'aussi loin que tu te souviennes, tu les as toujours entendus.

Rôdant au-dessus de ta tête, leur souffle épais à l'odeur infâme, seul témoin de leur présence. Épiant avec amusement depuis ton plafond, ta forme chétive qui se mortifiait dans ton lit, sous ta couverture, maigre protection probablement inutile mais qui te réconfortait un tant soit peu. Sous ton lit menaçaient ces êtres imaginaires pour tes parents mais pourtant si réelle à tes yeux, leur rire moqueur engloutissant ta douce et chaleureuse chambre d'enfant dans une étouffante atmosphère lourde et accablante.

D'aussi loin que tu te souviennes, tu les as toujours sentis.

Même sans les voir, sans les entendre, tu le savais. Tu savais qu'ils étaient . Attendant patiemment que tu viennes à eux pour qu'ils te dévorent vivante. Véritable figuration de la perversité des âmes humaines.

D'aussi loin que tu te souviennes, tu en avais toujours fait part aux autres.

Les montrant du doigt avec insistance dans l'école, dès que tu en apercevais un, plaidant avec désespoir cet être que tu étais seule à voir, pendant que tes amis te considéraient avec crainte, s'éloignant de toi sans que tu ne t'en rendes compte. Pleurant à chaudes larmes sur ton lit, dans les bras de ton père, expliquant dans des hoquets inarticulés comment cet être illusoire avait tenté de t'étouffer dans ton sommeil alors que, tout en te réconfortant, il regardait dépité ta mère secouant tristement sa tête, comme résignée. Affirmant avec véhémence leur existence à cet étrange vieux monsieur à lunettes, que tes parents t'emmenaient voir à ton insu. Mais il était gentil, et il t'écoutait, ne démentait pas tes propos, peut-être que lui aussi, il les voyait ? Ces êtres infernaux, sombres et suffocants.

Mais tu étais timbrée. Cinglée, détraquée, folle selon eux. Une pauvre gosse atteinte de schizophrénie paranoïde. Une malade mentale, une aliénée à tes dépens. Tous t'avaient abandonnée, personne ne te croyait. Ce n'était que la noirceur de l'imaginaire d'une simple gamine après tout.

D'aussi loin que tu te souviennes, ta seule véritable et unique amie était cette solitude se cramponnant à toi, t'isolant avec ces monstres, démons, fantômes, esprits, qu'importe leur nom, tu étais la seule à les voir de toute manière.

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CRÉ DITS

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Réalisé par mes soins à partir de cette vidéo :

𝘣𝘦𝘺𝘰𝘯𝘥 𝘵𝘩𝘦 𝘪𝘯𝘧𝘪𝘯𝘪𝘵𝘦 | Gojo Satoru x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant