「𝘤𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦 𝘷𝘪𝘪」

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° [ᵘˢᶤᶰᵉ ᵈᵉ ˡᵃ ᵐᵒʳᵗ]

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Si tu n'as jamais respiré la fauve et fade odeur de l'abattoir ... ô mon ami, tu ne connais pas toutes les tristesses du monde.
— Georges Duhamel

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┏━━━°⌜ 赤い糸 ⌟°━━━┓

𝗦𝗘𝗣𝗧𝗘𝗠𝗕𝗥𝗘. 𝟮𝟬𝟭𝟯

Epuisée, éreintée, exténuée, harassée, seraient des euphémismes pour décrire l'état d'abattement dans lequel tu te sentais.

Tu balanças tes chaussures dans un coin de ton entrée, puis déambulas dans ton étroite cuisine, pour finalement te débarrasser de ton sac-à-dos en le jetant près de ta table chauffante par un geste désintéressé et lassé. Dans l'espoir d'instaurer une ambiance plus légère dans ton appartement miteux, qui te paraissait pour le moins étouffant actuellement, tu allumas ta vieille radio. L'après-midi d'une journée calme et ensoleillée ne faisait que débuter et pourtant, tu ne souhaitais qu'une seule et unique chose, retrouver ton doux lit, t'emmitoufler dans ta tendre couette, et ne plus bouger, dans l'attente vaine que le sommeil ne te vienne.

Pourtant, avant cela, tu savais pertinemment qu'il t'était impératif de te laver. De te débarrasser de tes vêtements, de racler ta peau quitte à la voir rouge d'irritation, de rincer plusieurs fois tes cheveux abîmés de ces lavages excessifs. Il te fallait récurer ainsi ton corps, imprégné de l'odeur de la mort.

Cette odeur insipide, à laquelle tu t'étais habituée, suscitait inévitablement, si tu ne t'en débarrassais pas, un malaise chez les personnes extérieures à ton triste monde. Toutefois, tu les comprenais. Après tout, toi-même il t'avait fallu un temps d'adaptation avant de te contraindre à t'y faire. À t'adapter aux huit heures de travail par jour. De cinq heures à treize heures. Cinq jours par semaine. À répéter sans cesse le même geste dans cette grande boîte sans fenêtre au sol rouge, sans doute pour camoufler tout le sang mélangé aux excréments immondes que cette tuerie infernale déversait.

Ta première fois en ces lieux sales remontait à deux ans. Tu avais lâché ton poste de caissière. Tu en avais marre, tu voulais changer d'air. Si tu avais su, tu serais bien restée avec ta caisse enregistreuse et l'impolitesse des clients. Bien entendu, cette décision prise à la volée t'avait rapidement confronté à la dure réalité. Sans diplôme, trouver un travail convenablement rémunéré était pratiquement impossible si tu ne voulais pas te salir les mains.

Le premier jour avait été le plus brutal.

Un poste à l'affalage t'avait été imposé. Il fallait faire ses preuves et la sélection était rude. C'était le plus brutal et dangereux des postes. La cadence d'abattage était ce qui t'avait davantage frappé. Ça ne s'arrêtait pas. Une vache qui mourait toutes les minutes. Tu n'avais pas le temps de digérer la mort de la première que le cadavre de la seconde la suivait de près. Et si, par malchance, sa mise à mort avait échoué et qu'elle arrivait à l'étape du dépeçage, encore à moitié consciente ? Tant pis, la chaîne se devait de continuer, rapidement, pour le rendement. Une minute de perdue coûtait trop cher. L'empathie et le respect coûtaient trop cher.

𝘣𝘦𝘺𝘰𝘯𝘥 𝘵𝘩𝘦 𝘪𝘯𝘧𝘪𝘯𝘪𝘵𝘦 | Gojo Satoru x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant