「𝘤𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦 𝘷𝘪」

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L'éphémère est le bateau ivre du bonheur.
— Armelle Elfort

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𝗝𝗨𝗜𝗟𝗟𝗘𝗧. 𝟮𝟬𝟭𝟯

Clope au bec, tu vérifias une dernière fois le contenu de ton cabas posé sur ton lit double, veillant à être parée à toute éventualité et que rien ne manque. Plongée dans une faible pénombre, ton appartement de taille convenable pour une seule personne, se composait d'une grande pièce à vivre, où séjour et chambre faisaient front commun, et desservait ta salle de bain ainsi que ton petit balcon minable tant il était petit, mais dont la baie vitrée pour y accéder était ta seule source de lumière naturelle.

Malgré le rideau rabattu sur la porte-fenêtre pour te protéger de la chaleur du soleil à son zénith de pénétrer dans la pièce, il y faisait excessivement lourd, et pester contre ton climatiseur défectueux n'arrangeait en rien cette situation. Bien que d'un naturel maladroit, tu n'en restais pas moins une femme dégourdie. Néanmoins, les arts mécaniques ne constituaient pas ton domaine de prédilection, pour ne pas dire que tu n'y connaissais rien. Tu avais la paresse d'appeler une quelconque personne compétente, te laissant ainsi te morfondre sur ton propre malheur. Enfin, en y réfléchissant bien, cela te permettait d'économiser une certaine somme d'argent, ce qui n'était pas négligeable.

La seule chose que tu trouvais bonne à faire, était de t'allonger sur ton parquet sombre et usé, de finir ta canette de bière fraîchement sortie de ton réfrigérateur et de fumer une cigarette. Tout cela à la piètre fraîcheur de ton vieux ventilateur, encore fonctionnel à ton grand étonnement, en attendant impatiemment l'arrivée de ton convive, encore et éternellement en retard. Pour la énième fois, tu maugréais une flopée d'injures à son encontre, lorsque la porte de ton entrée s'ouvrit brusquement pour laisser entendre la voix enjouée de Gojo.

« C'est moi ! S'exclama-t-il en arrivant dans ton séjour depuis ta minuscule cuisine qui accueillait aussi ton entrée. »

Réprimant un soupir, tu te redressas en tailleur tout en écrasant ta cigarette dans le cendrier déjà plein de mégots. Prête à le saluer en retour, ta voix se coinça dès lors que tes yeux se posèrent sur le jeune homme qui se débarrassait de ses affaires dans un coin de la pièce. Tu fus percutée par un constat qui te tétanisa sur place. Après avoir scruté son visage, l'air complètement désemparé, tu lui demandas, la voix chevrotante par le choc et l'appréhension de ce que tu t'apprêtais à découvrir :

« Retire tes lunettes, s'il te plaît... »

Il s'exécuta sans tarder, les ôtant non sans fierté et arrogance, t'adressant dans la foulée un sourire charmeur et un clin d'œil assuré. Cependant, à la vue de ses yeux céruléens, ton visage se mortifia, ta bouche béante d'horreur. Tu te précipitas vers Gojo, manquant de manger ta table de plein fouet. Les mains portées à son visage, à présent inquiet par ta réaction inattendue, soulevèrent ses cheveux doux, révélant son front tout à fait normal. La consternation n'en fut que plus grande.

𝘣𝘦𝘺𝘰𝘯𝘥 𝘵𝘩𝘦 𝘪𝘯𝘧𝘪𝘯𝘪𝘵𝘦 | Gojo Satoru x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant