CHAPITRE XV

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J'enfile mon uniforme et... tiens, il sent la lavande. Ça me rappelle ma jeune enfance. Nos habits ou même les draps de nos lits sentaient toujours la lavande après que Grâce ou plutôt maman les ai lavés. Depuis que je me suis retrouvé dans l'Apocalypse, depuis mes treize ans donc, il m'est plus naturel de l'appeler Grâce que maman. Peut-être que c'est le fait de savoir que ce n'est qu'un robot qui me dérange. Je n'en sais rien. Pourtant cette "femme" a été pour moi comme pour mes frères et sœurs bien plus une mère que Réginald n'a été un père.

Après ce court instant de réflexion avec moi-même, je sors de la chambre, et la première chose que je vois, c'est Elena qui avait l'air d'être impatiente que je sorte de ma chambre car elle tape du pied nerveusement et arbore un air blasé.

-C'est pas trop tôt! Me lance-t-elle.

C'est ce que je me disais...

-Bon aller. On y retourne. Ajoute-t-elle sans attendre.

-Wow wow wow. Il est quelle heure sérieux? Six heures du mat'? Je suis pas du genre à faire des grasses matinées ou ce genre de choses mais j'ai passé une nuit merdique alors tu m'excuseras mais j'aimerais au moins pouvoir boire un café.

Elle sembla hésiter quelques instants puis elle finit par lever les yeux aux ciel.

-T'as dix minutes.

Non mais j'hallucine. Pour qui elle se prend sérieux? Et elle repart presque en tapant des pieds en plus. Avec l'apparence qu'elle a, on dirait une ado vexée qui fait une colère.

Sans plus attendre, je descends les escaliers et en arrivant dans la cuisine, je suis assez surpris de voir Luther entrain de manger des oeufs brouillés préparés par Grâce.

-Déjà debout? Demandais-je.

-Faut croire.

Grâce s'approcha de moi, une assiette avec des œufs brouillés et du bacon à la main.

-Bien dormis? M'interrogea-t-elle avec une gentillesse sans pareille.

-Pas vraiment non...

Même pas du tout. Je crois que j'ai passé une des pire nuit de ma vie. Je ne sais pas si c'est le fait d'être de retour dans ce manoir très probablement hanté qui m'a fait ça, mais j'aimerais que ça ne se reproduise plus. Je revois le visage sévère de mes frères et sœurs, je réentends leur reproches, je me revois accablé de remords. Je me souviens aussi de la terrible peur que j'avais ressentie. Je ne pensais pas que le simple fait de repenser à un cauchemar pouvait à ce point filler les jetons.

Voyant probablement que je ne suis pas vraiment d'humeur festive aujourd'hui, Grâce pose l'assiette devant moi.

-Mange ça mon ange. Là dedans tu as tout ce qu'il faut pour ensuite passer une bonne journée.

Si seulement c'était si simple...

-Merci Grâce. Lui répondis-je simplement.

-Je t'en pris. Appelles moi maman. Conclu-t-elle avec une bienveillance déconcertante.

Puis, elle retourna à ses occupations.

J'aurais juste voulu un bon café car il n'y a rien de mieux pour commencer la journée. Mais je ne vais pas me plaindre.

Pendant que je mangeais, je n'arrêtais pas de penser au rêve que j'avais fais cette nuit. Tous ces reproches qu'ils m'ont fait, est-ce qu'ils le pensent réelement? Je dois savoir.

Luther est loin d'être mon frère favori mais il n'y a que lui alors...

Je pris une grande inspiration et entama la conversation.

𝑀𝑒𝑒𝑡 𝑡ℎ𝑒 𝑆𝑝𝑎𝑟𝑟𝑜𝑤 𝐴𝑐𝑎𝑑𝑒𝑚𝑦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant