Je t'attendrai - Aruani

2

Quelques minutes après son arrivée à l'arrêt de bus, la blonde senti la présence familière de quelqu'un non loin d'elle. Elle leva lentement les yeux de son téléphone.

Encore lui...

— Je vais finir par penser que tu es un stalker... Fit Annie en regardant du coin de l'œil Armin qui se trouvait à deux mètre d'elle sous l'abri-bus.

Un sourire amusé se dessina sur le visage du blond.

— Je descends au prochain arrêt. Répondit-il en grimpant la marche du bus qui s'arrêta à leur hauteur.

La jeune femme l'imita et jeta un coup d'œil au-dessus d'eux, même si elle connaissait presque par cœur chaque arrêt de cette ligne elle vérifia sa destination. L'arrêt dont parlait Armin était l'hôpital, l'image du dossier médical du jeune homme lui revint alors en tête.

Ça arrive à tout le monde de faire un tour à l'hôpital.

L'étudiante s'installa sur un siège libre et fit signe à son camarade de s'asseoir à côté.

— Je ne vais pas me faire disloquer l'épaule ? Plaisanta le blond en s'exécutant.

— Non, je suis curieuse. Dit-elle en changeant brusquement de sujet.

— À propos de quoi ?

— Jusqu'à maintenant, nous ne nous sommes pratiquement jamais parlé, toi et moi... Commença Annie en croisant ses bras contre sa poitrine.

— En effet, oui... Acquiesça Armin attendant la suite de ses propos.

— Alors je me demande, pourquoi ? Il doit bien y avoir des filles plus jolies, plus sympas et marrantes que moi, non ? L'interrogea-t-elle en l'observant toujours du coin de l'œil.

Le garçon se mit à rougir légèrement en se passant une main dans les cheveux, s'ensuivit un léger rire nerveux.

— Tu... Tu n'y es pas... Au premier abord peut-être, mais je ne sais pas, tu as quelque chose de différent...

— Je ne sais pas trop comment le prendre.

— Désolé... Fit le blond dans un discret rire nerveux.

— C'est plutôt étrange de voir que le garçon le plus brillant de la promo ai des vues sur quelqu'un comme moi...

— Pourquoi ?

— Contrairement à moi, tu as tout pour toi. Répliqua Annie en replaçant correctement ses cheveux d'un geste machinal.

Il eut un blanc de quelques secondes durant lesquelles Armin joignit ses mains, le regard posé sur celles-ci.

— Tout mis à part du temps... Finit-il par souffler la voix basse.

Annie arqua un sourcil.

— Comment ça ?

Le jeune homme releva la tête vers elle, lentement ses lèvres s'étirèrent pour former un doux sourire, un sourire... différent des précédents. Il expira doucement par le nez.

— Je suis malade.

N'osant sans doute pas poser plus de questions, Annie observa le dossier posé sur les genoux d'Armin qu'elle avait ramassé quelques minutes auparavant.

— Je suis atteint de SLA foudroyante, continua-t-il à expliquer, voyant l'interrogation dans ses yeux.

— Ça se soigne ?

Il eut à nouveau un blanc, plus pesant que le premier.

— Non.

Un frisson désagréable parcouru son dos, elle n'aimait pas la tournure de leur conversation. Par chance, le bus s'arrêta peu de temps après. Armin se leva doucement, prit ses affaires et la salua d'un geste de la main accompagné d'un sourire.

— Rentres-bien. Lui dit-il poliment avant de descendre.

Tandis que le bus se remit en marche, la blonde déverrouilla son téléphone et lança par curiosité une recherche internet sur la SLA. Ce qu'elle y trouva lui glaça le sang :

"La SLA, ou maladie de Charcot se caractérise par une paralysie progressive causée par la dégénérescence des neurones qui transmettent les ordres de mouvement aux muscles. Cette paralysie affecte à terme aussi bien les muscles des jambes et des bras que les muscles liés à la parole, à la déglutition ou encore à la respiration, entraînant une insuffisance respiratoire qui conduit au décès.

En revanche, les fonctions sensorielles et intellectuelles ne sont pas atteintes : le malade reste lucide tout au long de la maladie.

La fin de vie des patients atteints d'une SLA survient généralement en quelques années, 3 à 5 ans, à partir du moment où le diagnostic est posé. Cependant dans de très rares cas certaines formes foudroyantes emportent les malades en seulement 18 mois.

Il n'y a pas de remède connu à l'heure actuelle."

Annie s'enfonça encore plus dans son siège. Pourquoi avait-elle fait ça...