Chapitre 36

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  Il était minuit lorsque les six amis rentrèrent de leur dernière sortie en Ecosse.
En effet, leur soirée venait de se dérouler dans un restaurant au bord de la mer, sur une terrasse chauffée grâce à des chauffages à gaz.
Ils avaient diné dans la joie et la bonne humeur, célébrant leur amitié, la fin du lycée pour Amaury, Fleur, Andreas et Adam.
Sans oublier le dépucelage d'Ariane; le glaçon en avait parlé à sa moitié qui n'avait pas arrêté de faire des allusions.
Le français et le bouclé avaient vite compris la situation, et avaient tout les deux souris, narquois. Puis ils s'étaient empressé de demander les détails croustillants, sans gêne ni pudeur.
C'était Alex qui avait stoppé l'interrogatoire, pour une raison que tout le monde ignorait. Parce que Alex Harper ne se gênait jamais pour parler de ses parties de jambes en l'air.
La conversation avait ensuite dévié sur la fin des études pour certain, encore une fois sur l'orientation après le bac.
Ils restaient tous sur les mêmes idées : le droit pour Andreas, médecine pour Fleur, puis se spécialiser dans la neurologie. Amaury souhaitait s'orienter en psychologie.
Seul Adam était resté muet, et avait détourné le sujet lorsque sa soeur lui avait demandé ce qu'il comptait faire.
Sa soeur avait bien remarqué la réserve de son frère, ainsi que sa mine aigrie depuis quelque temps. Le bouclé, normalement léger et souriant, joueur, ne ressemblait plus vraiment à cela.
Lorsqu'il était avec le groupe, que tout le monde discutait, son humeur était stable, ses blagues toujours aussi nulles et douteuses.
Or, à certains instants, il ne riait plus, le regard dans le vide. Un poids pesait sur ses épaules, et ses amis s'en étaient parfaitement rendu compte. Ils attendaient juste que le mouton se confie.
Tandis qu'Alex était sous la douche, Ariane avait enfilé une chemise de cette dernière, plus grande qu'elle mais aussi très confortable. Une chemise avec l'odeur d'Alex, sa cam à elle.
Ses cheveux étaient détachés, brossés par la danseuse, qui adorait la tignasse brune de l'irlandaise.
Sa frimousse, qui témoignait d'une certaine fatigue mais d'un profond bien être, était détendue, un léger sourire flottant sur les lèvres.
Ariane était confortablement installée dans le siège suspendu, se préparant à faire un face-time tardif avec son oncle et sa tante. Après plusieurs sonneries, le visage souriant mais fatigué de son oncle apparut sur l'écran de son téléphone. 

-Ma nièce préférée ! s'exclama-t-il en mimant un baiser. J'espère que ce n'est pas trop tard pour toi. 

-Jusqu'à preuve du contraire, la vieille, c'est pas moi, charria-t-elle en ricanant. 

-Je n'écoute pas les ingrats, sale mioche, répondit-il, outré. 

L'irlandais semblait fatigué, probablement débordé par sa vie de père au foyer. De légères cernes avaient élues domicile sous ses yeux, ses joues étaient quelque peu creusées, son teint blafard.
Bien plus que d'habitude.
Ariane fronça les sourcils en constatant l'allure de son oncle, mais ne dit rien.
En effet, la boule d'énergie qu'était Molly débarqua, sautant sur ce qui devait être leur lit.
Même à minuit passé, elle restait surexcitée, vêtue de ses vêtements de nuit.
Décontractée, l'irlandaise était simplement vêtue d'une culotte et d'un débardeur fin. 

-Ariane, mon coeur, ça faisait longtemps ! Comment tu vas ? 

-Bien, et toi ? 

-"Bien" n'est pas suffisant, trésor, coupa Soan, soudainement soucieux. 

Les traits décontractés de l'adolescente démontrait bien sa bonne humeur, cependant, l'irlandais préférait demander.
Cela faisait trois ans que lui et sa compagne veillaient sur elle.
Ils pouvaient être très proche, tous les deux, sur la même longueur d'ondes. Notamment grâce à la faible différence d'âge.
Or, quand il fallait se montrer strict et dur, ils ne manquaient pas de le faire. Peu importe la différence d'âge, ainsi que le statut d'oncle et de père. 

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