Chapitre 25

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-Qui a pris toutes ces photos ?

Debout au milieu du couloir de l'appartement, Ariane analysait les photographies de concerts, la plupart en noir et blanc, certaine représentant la scène et les musiciens, d'autres la foule en délire.
Dans des endroits différents et depuis des points de vue différents. Les murs du couloir était recouvert de ce type de photographies, toutes dans des cadres de différentes couleurs.

-C'est Alex. Ces photos sont la prunelle de ses yeux, après son piano. Elle adore les concerts, de n'importe quel style de musique, ce qu'elle aime c'est l'ambiance, c'est ressentir les vibrations dans sa cage thoracique. Avec toutes ses photos, plus ou moins vieilles, elle immortalise chacun des concerts où elle est allée.

Ariane hocha la tête, bien que que le bouclé ne pouvait la voir, depuis le salon où il était penché sur ses cours.
Toujours vêtue de son pyjama, elle retourna dans le salon, puis s'assit face à Adam, tout en le détaillant attentivement.
Torse nu, un jogging en guise de pyjama, il était assis à même le sol, penché au-dessus de ses cours, posés sur la table basse.
En ce vendredi de portes ouvertes, les cours étaient annulés, et Ariane se retrouvait en tête à tête avec Adam. Ce dernier était plongé dans ses cours et cette image fut assez déstabilisante pour la cadette.

-Pourquoi est-ce que tu me dévisages comme ça ?

Le bouclé releva la tête, retirant ses lunettes à monture noire, qu'il posa sur la table.

-Parce que tu es canon, Adi, voyons, plaisanta-t-elle, joueuse.

Adam leva les yeux au ciel, joueur lui aussi.

-Dit moi, Ariane, puisque tu sembles avoir réponse à tout. Est-ce que je suis aussi canon que ma cher grande sœur ?

Le visage d'Ariane vira au rouge tomate, alors qu'elle lança une gomme sur son ami.

-Si tu veux tout savoir, elle est carrément plus sexy que toi. Mais je pense que je ne suis pas très objective.

Adam était littéralement sur le cul. Plus ils passaient du temps ensemble, plus Ariane était à l'aise. Elle était véritablement elle-même.
Un ricanement lui échappa alors qu'il acquiesça vivement.

-Oui, je pense aussi. Je vous ai entendu, hier. Les murs ne sont pas très épais, ajouta-t-il en haussant les épaules face à la mine déconcertée de l'irlandaise. Bon d'accord, ils ne sont pas très épais quand on y colle l'oreille.

-Je rêve, s'indigna-t-elle. C'était une conversation entre elle et moi.

Le bouclé explosa de rire en se relevant, marchant vers la cuisine ou il sortit deux bières du réfrigérateur. Après tout, il était onze heure et demi. Et la bière n'avait pas d'heure pour le londonien !
Il en tendit une à sa cadette, qui avait désormais l'habitude de siroter une bière à n'importe quelle heure.

-Je suis content pour vous, dit-il en se rasseyant à sa place. Enfin un peu de stabilité pour Alexi.

-Alexi ?

-C'est le surnom que je lui donne depuis qu'on est petit. Ma mère l'a toujours détesté parce que, d'après elle, ce n'est pas un nom "convenable" pour une fille.

-Alex m'a vaguement parlé de votre mère, affirma la brune en apportant le goulot à ses lèvres.

Le bouclé parut étonné, ses sourcils haussés et avalant de travers sa gorgée de bière.

-Elle n'aime pas en parler.

-Pourquoi ?

-Parce qu'elle a honte de notre mère, simplement. Sous prétexte qu'Alex soit une fille, elle n'avait pas le droit de jouer avec mes petites voitures, elle n'avait pas le droit de porter autre chose que des robes quand on sortait en famille. Notre mère est très religion, très vieux jeu, et Alex... c'est Alex. C'est en grandissant qu'elle a commencé à vraiment se rebeller. Notre père était peu présent pour prendre sa défense. Et moi je m'en rendais pas vraiment compte. J'étais jeune et ma sœur très renfermée à cause de notre mère. Mais Alexi ne lâchait rien, même quand notre mère l'humiliait devant tout le monde. Puis les années ont passées. C'était toujours la même chose mais j'étais devenu l'allier d'Alex.

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