P.d.V Yan
Je crois bien que jamais depuis le jour de mes dix ans je n'avais porté autant d'attention à la pendule de ma chambre.
Minuit moins cinq.
Tic.
Ils allaient venir.
Tac.
Ils n'allaient pas venir.
Tic.
Ils allaient venir.
Tac.
Ils n'allaient pas...
– Oh, eh puis zut ! m'écriais-je devant mon pessimisme. Sérieusement, on dirait Sovann !
Enfin, non. Sovann ne resterait jamais aussi longtemps vautré sur son lit à fixer l'horloge en guettant les tic-tac. Lui, il irait plutôt prendre un sabre ou n'importe quelle autre arme pour aller frapper un pauvre mannequin d'entraînement qui n'avait rien demandé.
Sauf que moi je n'arrive pas à tenir correctement une arme sans faire de bêtises avec. Sovann pourrait en témoigner après ses vaines tentatives de m'apprendre à manier le sabre quand j'avais quatorze ans.
Fatiguée par le rythme monotone de l'horloge, j'ouvrais la fenêtre, et observais le calme de la nuit. La lumière des étoiles se reflétait sur le lac, pareille à des millions de paillettes argentées, entourant le reflet de la lune. Pas un seul nuage ne troublait ce ciel, ainsi, l'astre nocturne répandait sa douce lumière sur Gathara, comme les lampes aux coins des rues.
J'allais fermer la fenêtre, quand j'aperçus des silhouettes se découper dans l'obscurité, se rapprochant de la maison. En les observant attentivement, j'en comptais huit... non, neuf. Je distinguais sur l'une d'entre-elles un chapeau conique, tandis que sept autres avaient des espèces de capuches qui recouvraient leurs visages.
Elles étaient maintenant devant la maison. Plus le moindre doute :
– Et moi qui croyais que des ninjas passeraient par la fenêtre.
Les silhouettes levèrent la tête vers moi après que j'ai lancé cette phrase.
– Attendez deux minutes, je descends.
– Satya ! Ils sont arrivés, dis-je à mon ancienne nourrice, occupée à prendre soin d'un patient à moitié endormi.
– Donne-moi quelques minutes, me répondit-elle en administrant son traitement au malade à l'aide d'une seringue.
– Tu ne crois pas qu'il faudrait plutôt que tu viennes maintenant ?
Au lieu de me répondre, elle me montra le contenu de la bassine placée à côté du malade.
Beurk.
Ils étaient bien neuf : un vieil homme avec le chapeau conique, sept ninjas – cinq garçons et deux filles –, et une jeune femme brune.
En attendant Satya, je conduisis nos hôtes vers la pièce où la guérisseuse et moi-même avions décidé de leur parler.
J'allumais une lampe, et je m'asseyais au sol, ce à quoi les visiteurs m'imitèrent.
Le silence était de mise. Un silence remplit de méfiance. Ils étaient venus avec leurs armes, sans doute prêts à réagir si jamais ils se trouvaient en difficulté. Même le vieil homme était équipé d'un solide bâton, et la jeune femme sans cagoule avait un poignard à sa ceinture.
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2 - L'Héritage des Aadya (Ninjago)
Aventure(suite de La Maîtresse de l'Équilibre) « Dans ses veines coule le sang du traître et du plus fidèle, Enfant née quand la lune saignera, Sa destinée mêlée de création et de destruction, Élue trouvant le chemin de l'Équilibre, vainquant l'Obscurité » ...