Un Réveil Difficile

Un Réveil Difficile Part. 7

***

-Coopérez, et il ne vous sera fait aucun mal.

Antoine n'eut d'autre choix que de sortir et de se rendre à la police. Un policier courut à lui et lui donna un coup de matraque à l'arrière du genou pour le faire ployer. Un autre policier, visiblement plus gradé que le précédent, arriva lui aussi et s'agenouilla auprès d'Antoine:

-Vous êtes Antoine Duchausson, n'est-ce pas ? demanda-t-il.

-Pardon ? dit Antoine qui, complètement effrayé, n'avait pas compris cette question.

Le policier bas gradé lui donna un coup de matraque dans le dos et son supérieur râla contre cette initiative.

-Vous vous appelez Antoine Duchausson et des portraits de vous sont affichés un peu partout dans le monde entier. Niez-vous les faits ?

-Dans le monde entier ? répondit Antoine. Je... Je suis bien Antoine Duchausson mais je n'ai aucune idée de comment tout ça est arrivé, je vous le...

Il fut interrompu par le policier bas gradé (qui portait le nom de famille très répandu de Martin, comme l’indiquait son badge). Il lui flanqua une gifle en criant « Menteur ! ».

-Oh Eliott ça suffit oui ? s'écria son supérieur. Tu peux pas arrêter 5 minutes de frapper ?

Puis, se retournant vers Antoine, il reprit:

-Toutes ses affiches n'étaient revendiquées par personne jusqu'à ce matin. Les premières sont apparues il y à 24 heures, un peu partout dans les grandes villes du monde entier. De toute évidence elles n'ont pas été posées par une seule personne, et il est impossible de savoir qui sont vos complices...

-Je n'en ai aucune idée non plus ! Je me suis réveillé ce matin et...

Eliott Martin s'apprêtait à flanquer un nouveau coup de matraque dans les côtes d'Antoine mais le supérieur (Dont Antoine n'arrivait guère à lire le nom) le retint de sa main.

-Vous êtes devenu une icône internationale Antoine, dit-il. Les peuples du monde entier n'achètent que les aliments dont vous faites la pub, au mépris même de leur santé, les hommes politiques, à défaut de pouvoir saper votre réputation, s’arrachent votre succès en clamant être vos dignes héritiers. Les journalistes du monde entier sont à vos trousses pour vous interroger à propos de la vie passionnante que vous devez avoir vécue, pour en arriver à ce niveau de célébrité, aussi soudain que surprenant ; et ils sont accompagnés d'une flotte de réalisateurs se battant bec et ongles pour avoir l’illustre honneur d’être le premier à réaliser un film sur votre vie. D'ailleurs, ça m'étonne qu'ils ne soient pas encore sur les lieux.

-Sauvez-moi, pitié, demanda Antoine les mains liées. Ne me laissez pas entre leurs griffes ! Je... Je ferai tout ce que vous voudrez !

Il y eut un silence.

Puis un fracas : Eliott avait encore frappé, cette fois dans la tempe d'Antoine.
Son supérieur lui prit sa matraque.

-Mais c'était sûr ! cria-t-il. Tu peux vraiment pas t'en empêcher, c'est fou ça…

Soudainement, son téléphone vibra, il parla quelques secondes à voix basse, hochant la tête d'un air d'acquiescement, puis retourna vers Martin et Duchausson.

-Je viens de recevoir un coup de fil du ministre de l'intérieur, déclara l'homme déstabilisé. Il a reçu l'ordre du président de vous faire extrader avant que la foule n’arrive. Il demande à vous voir...

-Waw, fit Eliott subjugué, vous devez être tellement célèbre...

Antoine eut un mouvement de recul, s'attendant à recevoir un coup à n'importe quel moment, mais par miracle, rien ne se produisit.

Tous trois, ils rejoignirent les autres voitures de police qui s'occupaient de faire barrage aux journalistes, déjà présents pour voir Antoine Duchausson en personne.

Eliott Martin, après l'avoir soigneusement épousseté, désigna un siège à Antoine. Ce dernier remercia le policier débutant qui, en échange, lui tapota docilement le haut du front.