Fin.

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***

Antoine avait d'abord reçu des messages de félicitations de la part des chefs d'états amis, notamment du président russe et de la reine d'Angleterre, qui lui assuraient qu'ils n'avaient jamais cru en personne d'autre que lui. Mais Antoine, malgré l'infinie miséricorde dont il se vantait, ne les traita pas de meilleure façon que les autres.

Les peuples de chaque pays se révoltaient contre leur gouvernement. Chaque homme, chaque femme, chaque vieillard et chaque enfant se levait et prêtait main forte aux révolutionnaires. Les armées, les policiers, les médecins, les ingénieurs et les ouvriers renversaient d'une seule main leur gouvernement. Ils faisaient tous démissionner leurs dirigeants par la force, à moins que ceux-ci ne se livrent d'eux même : souvent de bon cœur.

A 23 heures tapantes, tandis qu'Antoine venait de ratifier la nouvelle constitution mondiale, son premier ministre (récemment tiré au sort), vint l'informer que la dernière île du Pacifique avait été convertie... ça y était, le monde lui appartenait. Il avait fait exécutés ses opposants politiques (au nombre de 1) et régnait désormais en maître absolu sur la Terre.

Le mot qu'il avait tant rêvé de prononcer tout au long de son existence lui était enfin attribué... Il allait le dire...

Il marchait dans les couloirs de son nouveau palais et gravit les escaliers jusqu'en haut d'une tour. De là, il voyait son empire à la lueur des brasiers qu'on avait allumés en son honneur. Des hordes de fanatiques hurlants son éloge au pied de sa tour, les mêmes applaudissements qui avaient accompagnés sa journée entière.

-Je suis le maître du monde... dit-il

Des statues d'or et d'argent à son effigie jonchaient le sol de ses jardins et de chaque ville du monde. Paris fut renommé Antonine, Londres, St-Chausson, et Washington changea son nom pour Moscou, et inversement, juste car cela faisait rire Antoine. Il jubilait.

-Je suis le maître du monde.

3 hommes drapés de blanc s'avancèrent vers lui et le prévinrent que son harem l'attendait, s’il le désirait. Il leur fit non de la tête et ils décampèrent en faisant des roues dans les escaliers du palais.

-Je suis le maître du monde, cria-t-il !

La foule en délire oubliait la faim, la soif, la fatigue et la douleur en l'entendait. La foule continuait de chanter et de crier pour lui. La foule l'aimait.

-JE SUIS LE MAÎTRE DU MONDE !!!



***

La lueur diaphane de l’aube commençait à peine à caresser la joue d’Antoine, quand les sons stridents des travaux d'aménagement, ayant lieu en bas de la rue, abrégèrent sa nuit. Son réveil ne devait sonner que dans une dizaine de minutes ; être éveillé avant était une chose « très énervante ».

Cela signifiait que les ouvriers, chargés de creuser la piscine géante commanditée la veille par le leader suprême, allaient être exécutés ce matin même…

-Ah, quel plaisir d’être le maître du monde, dit le leader suprême Duchausson en s’étirant devant son miroir. On peut se lever à l’heure qu’on veut !

FIN

Un Réveil Difficile Où les histoires vivent. Découvrez maintenant