L'arène était le seul endroit de la capitale où le pouvoir militaire y était limité. Les soldats de l'empire n'étaient ni autorisés à assister aux combats des guerriers, ni à s'approcher du bâtiment. Son père lui avait informé que cet endroit était contrôlé par l'une des factions politiques de l'empire, n'étant autre que les aristocrates. Des nouveaux nobles qui ont fait fortune, pour la plupart grâce à des commerces plus ou moins élogieux. La famille Leygnis possédait ce lieu, en plus de la moitié des esclaves retenus dans leurs cellules et des soldats qui contrôlaient les lieux.
D'après le duc de Navarres, un homme du nom d'Echille y était détenu et serait mis aux enchères après son combat avec le plus puissant des gladiateurs de l'arène.
Il n'a pas de prix, Eliza.
Ses mots résonnaient encore dans son esprit. La somme astronomique qu'elle dépenserait ce soir, et ce au nom des Navarres, ne serait pas sans conséquences. Si elle se fiait déjà aux rumeurs qui s'étaient répandus dans les quelques contrées voisines, Echille était un guerrier redoutable. Après la défaite de son clan contre l'armée coloniale, les survivants avaient été réduits à l'esclavage. Leur révolte avait obligé le conseil impérial à réagir en conséquence afin que le peuple n'ait pas l'idée de se rebeller. L'empire ne pourrait pas supporter une guerre civile sans que trop de sang ne soit versé.
Eliza se doutait déjà que cet homme leur servirait à atteindre leur but plus rapidement.
Il nous le faut.
C'était ce que son père lui avait ensuite avancé.
Son portrait ne lui avait pas été fait. Pour le peu qu'elle en savait de lui, il était fort bâti et possédait un regard menaçant. Il n'arrivait jamais à retenir la colère qui résidait en lui. Lorsqu'il combattait, Echille s'acharnait sur ce qui devenait sa victime. Il ne devenait plus qu'un morceau de chair sur le sol poussiéreux du terrain, sur lequel lui-même, il luttait pour ne pas mourir.
Sa curiosité avait été suffisamment attisée pour qu'Eliza accepte de faire cette course pour son père. Bien que la première fois qu'il lui en avait parlé, la jeune femme avait feint de ne rien entendre. Mais le duc avait insisté, c'est pourquoi après avoir diné à l'auberge avec Enora, elles s'étaient empressées à quitter l'auberge afin d'assister au combat.
— Suivez-moi, dit une voix sourde à ses côtés.
Un homme vêtu d'une grossière armure en maille se tourna vers une direction. Après avoir fait quelques pas, son visage se retourna afin de vérifier que les deux femmes le suivaient bien. Sa première dame ouvrit la marche, Eliza la suivant sur ses talons.
Alors qu'ils parcouraient un long couloir, les yeux de la Navarres se déplacèrent lentement autour d'elle. En détaillant attentivement le lieu dans lequel elle était, Eliza s'arrêta devant ce qui semblait être une cellule en piteuse état. La pièce ne comportait aucuns mobiliers sauf si l'on comptait les quelques tapis de paille qui décoraient le sol. Un maigre corps était tourné contre le mur, les genoux repliés vers sa poitrine et les bras au-dessus de sa tête. Comme s'il se protégeait d'invisibles coups. A quelques pas, un autre corps similaire était affalé contre le mur, ses os presque apparents si sa chair ne l'entourait pas, et le visage pâle.
— Madame, l'interrompit la voix du soldat.
Ce dernier s'approcha d'Eliza afin de regarder ce qui avait pu l'arrêter dans ses pas.
— Quels âges ont-ils ?
— Euh...
Il prit un temps pour y réfléchir.
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Holy Queen
Historical FictionDans l'ombre d'une mort subite, des conspirations naissent. Au milieu d'une tragédie, l'amour se déchire. Pour gouverner, il faut de nombreux sacrifices. Haïr est exempté de raison, il ne suffit que d'un acte pour noircir le cœur. La cruauté surgir...