idéales (1)

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il pleuvait.
tu regardais la mer, une expression amère
sur ton visage de pierre,
de chair,
de paix.

tu chantes sous la pluie,
tu connais ta puissance,
tu sais ce que tu veux et te fiches de ce qu'ils pensent. tu l'obtiendras,
peu importance la sentence
qu'on t'offrira.

tu chantais.
chantais pour toute la Terre, un regard vide de verre
sur ton visage ouvert,
de fer,
de plaies.

les larmes se mélangent aux paroles et aux gouttes,
tu ne sais plus différencier le brouillard physique de celui dans ta tête,
tu n'es que pleurs en notes de musique et doutes,
tu ne sais plus ;
tout ce qui ne nourrit pas
te tue.

tu te mourais.
tu devenais comme coquille de toi-même,
comme mue tel un serpent
sifflant son venin venu du ciel,
tes erreurs commises sont telles
qu'aucun passé n'est plus guère présent.

tu as tout cassé.
les débris te coupent la chair des mains,
tu les serres dans tes bras comme tu serrerais tes poings.
tu t'en veux; peut-être? nous n'en savons rien.
nous ne pouvons donc rien pardonner.

tu coulais.
nous te regardions, par terre, t'enfoncer jusqu'aux enfers.
sur ton visage de pierre,
plus guère de chair,
de paix,
de gouttes salées coulées de tes yeux le long de tes joues.
ce n'est pas ce que tu voulais mais c'est ce que tu auras, au bout.
il est des choses qu'on ne peut pas défaire;
tu le savais.

synesthésiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant