Tout commença avec un mug (oui oui, le fameux dont personne ne voulait) :
"Il ressemble trait pour trait à celui que je me suis fait voler, il y a quelques semaines." affirma une vieille dame émue aux larmes. "C'est le même, je le reconnaît à cette fissure en forme d'éclair."
"Ah bon ?" dit Harry innocemment. "Mais qui voudrait de ce truc sans valeur ?"
"Probablement un voleur de pacotille !"
"Hé, ho ! Un peu de respect..."
"Pardon ? Vous disiez ? J'ai un peu de mal à entendre, mon audition diminue au fur et à mesure que mon âge grandit..."
"Je disais 'c'est un peu suspect'" et ça n'avait pas vraiment de sens mais elle ne chercha pas plus loin.
"J'y tiens énormément, c'est mon mug porte-bonheur..."
Quel genre de cinglé avait un mug porte-bonheur ? Un mug, quoi ! Hyper moche, en plus... Mais elle l'aimait.
"Écoutez, madame, je suis sincèrement désolé mais je suis moi-même très attaché à ce mug. Je lui ai donné un nom et tout : Riri Junior, il est comme mon fils."
"Il s'appelle Bertrand, en fait."
Ne pas se moquer, surtout, ne pas rire aux éclats et se concentrer sur la négociation.
"Je conçois que vous le connaissez depuis plus longtemps que moi, largement. Mais vous n'êtes pas sans ignorer à quel point il est attachant."
Pour une fois qu'on la comprenait, cette dame était aux anges et loin de se douter qu'elle était face à la ruse d'un serpent. L'odeur de la proie dans son radar infra-rouge, rien ne pouvait lui résister.
"Je ne vous demande pas grand-chose, une simple compensation financière. C'est rien, n'est-ce pas ? Pour notre cher Bertrand."
"Combien voulez-vous ? Cinq gallions ?"
Harry rit, froidement.
"Ce n'est donc là toute la valeur de Bertrand ? Vous rigolez, j'espère ! J'en attends pas moins de dix gallions."
"Ça fait un peu beaucoup, non ? C'est au moins soixante-dix livres..."
"Bon, tant pis pour vous."
Il rangea le mug dans sa besace et amorça son départ sans aucune hésitation, elle allait forcément le rattraper. Si, si, il le sentait. Non ? Pourtant, il était devenu un négociateur hors pair à force de traiter avec les plus coriaces (Logium et Michael, pour ne pas les nommer).
"Attendez ! C'est bon, je vous les donne : dix gallions d'or."
On aurait pu penser qu'il utiliserait cet argent pour regagner le droit de dormir dans son lit mais il avait élaboré tout un plan pour s'enrichir sur le long terme comme Michael et Praesepe au lieu de vivre au jour le jour comme Max et Logium.
Ainsi, il utilisa la totalité de cet argent pour acheter une bague dans une bijouterie design faite d'un alliage tenu secret par les moldus mais rapide à analyser avec un p'tit tour de magie. Il la dupliqua en une centaine d'exemplaires marqués d'un numéro de série secondaire, gravé à côté du logo d'authenticité et s'installa suffisamment loin de la boutique d'origine pour ne pas être repéré mais suffisamment proche pour attraper ses clients au vol :
"Hé, monsieur. Vous voulez faire plaisir à votre femme ? Je vends exactement la bague que vous venez de voir en boutique pour le dixième du prix. Il n'en existe que cent exemplaires dans le monde entier, certifié par cette gravure."
"C'est du faux ?"
"Nan, c'est du vrai mais les propriétaires de la boutique se sont soudainement dit que ça serait génial de vendre leurs produits beaucoup moins chers afin d'être en faillite."
Devant l'air ahuri de l'homme qui n'avait visiblement pas inventé l'eau tiède à tous les étages de son cerveau, Harry rajouta :
"Bien sûr, c'est du faux ! Mais je vous garanti que personne ne saurait faire la différence. Vous pouvez faire l'expérience : allez dans cette boutique et demandez-leur d'ajuster la bague. Si le faux est trop flagrant, ils vous virent sans y toucher mais si ça passe inaperçu, vous me l'achetez."
"Mais je veux pas de bague, moi..."
"Votre femme est encore fâchée contre vous pour la bouteille de vin."
"Comment est-ce que..."
"Ça lui fera plaisir et tout sera pardonné. Allez-y."
Il y eut de nombreuses ventes à des gens qui ne voulaient rien acheter du tout et chaque jour, le louveteau changerait de commerce pour ne pas être repéré.
Plus jamais il ne dormirait dehors, parole de Survivant !
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Livre 0 : Le Pouvoir de la Meute
Hayran KurguHarry Potter n'a que neuf ans lorsqu'il découvre accidentellement le Monde de la Magie. Abandonné sur le Chemin de Traverse, il sera reccueilli par une bande de gamins des rues impitoyables : la Meute. Il devra apprendre à contrôler ses pouvoirs mag...