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Quand on décida de dormir, il était minuit passé. Delphine et moi avions encore parlé pendant longtemps, et pour une raison que j'ignorais, j'avais l'impression de la connaitre depuis toujours, même si je l'avais rencontrée il y a seulement quelques heures.

C'est quand je me couchai et fermai les yeux que je me rendis compte à quel point j'étais fatiguée ; je ne tardai pas d'ailleurs à tomber dans les bras de Morphée. 

Cette nuit-là, je fis un rêve très perturbant. Je rêvai que Lewis et Delphine se disputaient pour savoir qui m'aimait le plus et finissaient par se battre. Mais en fait, ils se battaient dans un ring, avec des gants de boxe et tout le matériel nécessaire pour les combats de boxe. A chaque round terminé, le gagnant avait le droit de m'embrasser. Celui qui aurait remporté le plus de rounds sortirait avec moi. Ce fut Delphine qui gagna, et elle se tourna vers moi, le regard brulant, ses cheveux roux voltigeant autour d'elle comme une crinière, tandis que Lewis tombait au sol, quasiment mort.

Je me réveillai en sursaut, la sueur me collant au corps. Delphine et Lola étaient penchées au dessus de moi, l'air inquiet.

- Ça va ? dirent-elles d'une meme voix.

Je hochai la tête, incapable de parler.

- Ne mens pas, Célia. Tu gémissais et pleurais dans ton sommeil, dit Lola, le visage grave.

Je me sentis rougir de honte.

- Ça va, je t'assure. Juste un mauvais rêve.

- Tu veux en parler ? demanda Delphine d'une voix douce.

- Non, ça va.

"Surtout pas à toi" pensai-je.

- Il est quelle heure ? m'enquis-je ensuite.

Lola regarda sa montre toute cabossée.

- Neuf heures quart, dit-elle.

Soudain, mon estomac gronda férocement. Delphine et Lola eurent un sourire.

- On dirait que quelqu'un a faim, consata Lola.

- Je crève la dalle, avouai-je.

- Et si on allait se laver, d'abord ? proposa Delphine.

Je regardai mes mains toutes sales et mon t-shirt plein de sang séché.

- Bonne idée, dis-je.

Nous nous dirigeâmes donc vers les douches qui étaient vides, forcément, et nous lavâmes. J'essayai de ne pas regarder le corps de Delphine qui était parfait, je vous l'avoue, et me lavai en rougissant.

- C'est mes seins que tu mates ? lança la rousse avec un sourire coquin après avoir remarqué que mon regard s'était attardé sur ceux-ci un peu trop longtemps que nécessaire.

- Pas du tout, mentis-je en me détournant d'elle, les joues brulantes.

Je l'entendis rire, accompagnée de Lola, et rougis de plus belle. Je me rinçai puis sortis des douches et m'essuyai énergiquement. Après avoir passé un essui autour de mon corps, je lavai mes vêtements. Delphine et Lola firent de même.
On dut frotter de toutes nos forces car le sang ne partait pas mais heureusement, il finit par disparaître presque entièrement.

En attendant que nos habits sèchent, on parla de choses et d'autres. Enfin, au bout d'un long moment, on s'habilla. Même si mes vêtements étaient maintenant propres, ils étaient en très mauvais état. Pareil pour ceux de Lola et Delphine.

On meurt pour une aveugleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant