On meurt pour une aveugle

~25~

Les jours passèrent ainsi. Lewis m'envoya un message pour me dire qu'il faisait tout pour que son père soit de son côté, et que pour l'instant cela semblait bien parti. Je priai tous les soirs pour que sa mère change d'avis et ne l'envoie pas dans un centre de thérapie de conversion. Heureusement, finalement, son père réussit à raisonner sa mère, ce qui m'enleva un poids énorme de la poitrine.

Puis, le vingt-sept juillet arriva. C'était le jour où Delphine, Lola et moi avions prévu d'aller à la piscine ensemble. C'était une piscine extérieure et heureusement, il faisait chaud, très chaud. J'espérais juste que l'eau n'allait pas être trop froide.

Le matin, je mis beaucoup de temps à me préparer, ne sachant pas quoi enfiler comme habits. Bizarrement, j'avais envie de bien m'habiller (cela étant superflu, car de toute façon nous allions aller dans une piscine et donc nous serions en maillot). Finalement, j'enfilai une tunique mauve et bleue légère. Comme maillot, je pris un bikini pourpre. C'était mon préféré, celui qui, je trouve, m'allait le mieux. Pour ne pas devoir me changer à la piscine, je le mis directement sur moi.

Je ne fis rien de spécial de la matinée, je restai dans ma chambre à lire un livre que j'avais commencé la veille et que pour l'instant j'adorais, J'ai avalé un arc-en-ciel. Ce livre était incroyable. 

A midi, nous mangeâmes les pâtes carbonaras que mon beau-père avait préparées. Enfin, à treize heures trente, je pris le bus qui me conduisit à une centaine de mètres de la piscine. Quand j'arrivai à l'entrée de celle-ci, Lola et Delphine m'attendaient en parlant un peu. Quand elles me virent, elles se jetèrent dans mes bras en même temps, heureuses de me voir. Je leur rendis leur étreinte en souriant. Puis, je m'écartai et regardai Delphine. Je la trouvai encore plus belle que la dernière fois où je l'avais vue. J'avais l'impression qu'elle avait changé quelque chose, aussi, mais je n'arrivais pas à déterminer quoi.

- Tu t'es fait une nouvelle coupe ? tentai-je à tout hasard.

- Je me suis lissé les cheveux, en fait, répondit Delphine.

C'était donc ça qui avait changé. Le jour de la bataille, Delphine avait les cheveux ondulés. 

- Ca te va super bien, dis-je avec un sourire.

- Merci beaucoup, Célia. C'est gentil.

Entendre mon prénom de sa bouche était aussi savoureux qu'une praline en chocolat. J'aurais aimé qu'elle le redise encore et encore.

- Mais j'ai été bête de les lisser aujourd'hui, car mes cheveux vont être mouillés de toute façon, continua-t-elle en faisant la moue.

- J'avoue que pour le coup, c'est bête, dis-je en riant.

- C'est la dernière fois que je me lisse les cheveux alors que je vais à la piscine peu de temps après, dit Delphine en levant les yeux au ciel.

Elle fit une pause puis ajouta : 

- Tu sais c'est quoi le pire dans tout ça ? 

Je secouai négativement la tête.

- C'est que ma chère cousine était là quand je me suis lissé les cheveux ! Et elle ne m'a rien dit ! s'exclama Delphine, fâchée. Elle me parlait tranquillement pendant que je me cassais la tête à me lisser les cheveux pour rien.

J'éclatai de rire et me tournai vers Lola. 

- Alors ça, c'est méchant, mais c'est super drôle ! dis-je, pliée en deux en imaginant la scène.