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J'aurais voulu la tuer tout de suite, mais ça n'aurait pas été assez satisfaisant. Il fallait que Rose Delal souffre, et longtemps.

Armée d'une épée que j'avais prise près d'un corps, je l'attaquai. Elle para  mon coup et le combat s'engagea.

Je croyais que j'allais la battre facilement.

Je me trompais.

Elle avait l'air infatigable, j'avais mal aux bras à force de parer ses coups. Si ça continuait, elle allait finir par me toucher, ou pire, me tuer. Et ça, c'était hors de question.

À cours de ressource, je tentai une chose débile.

- Oh, regarde là-bas ! m'écriai-je en pointant du doigt quelque chose qui n'existait pas.

Rose ricana.

- T'es bête ou quoi ? T'as vraiment cru que j'allais marcher ? dit-elle, moqueuse.

Sauf qu'en fait, il y avait vraiment quelque chose qui descendait en piqué droit sur le visage de la blonde. Incroyable mais vrai, une flèche se planta dans son oeil droit. Rose poussa un hurlement de douleur tandis que je cherchais celui ou celle qui avait tiré. Finalement, je vis Matthieu me faire de grands signes, un énorme sourire aux lèvres. Je lui souris et levai les deux pouces  pour le remercier puis reportai mon attention sur Rose, qui criait toujours. Je la regardai pendant un long moment puis pris mon courage à deux mains, retirai la flèche de son oeil blessé et la replantai dans l'oeil gauche.

On pouvait pas faire plus cruel, vous ne trouvez pas ?

Mais cette sale garce l'avait mérité.

Elle hurla de plus belle et je souris malgré moi. J'avais les bras et les jambes endoloris, mais, au moins, maintenant elle souffrait.
Je me promis de remercier Matthieu plus tard.

J'attendis un moment puis lui lacérai les cuisses. Quand je vous dis que je voulais la faire souffrir, je voulais vraiment la faire souffrir.

La flèche toujours plantée dans son oeil gauche, Rose tandit les bras comme pour me griffer.
Peine perdue.
Je lui coupai les mains aussi sec.
Au supplice, elle s'effondra au sol. Ensuite, elle marmonna quelque chose que je ne compris pas vraiment, mais qui ressemblait fort à "Sale pute". Je ricanai avant de lui enfoncer ma lame dans le ventre.

Si j'avais su ce que tous ces gestes engendraient par la suite, je l'aurais tuée directement, sans faire de chichi. Mais à ce moment-là, je ne savais pas.

Au bout de longues minutes, je lui transperçai enfin le coeur et elle mourut. Alors, un sentiment de justice mêlé de culpabilité m'envahit. Je chassai aussitôt ce dernier. Après avoir harcelé Emilie pendant des mois, elle l'avait poussée à se suicider.
Elle méritait ce qu'il venait de lui arriver, oui.

Je me demandais encore quand tout ça se terminerait quand soudain, le son d'un cor se fit entendre.
Tout le monde tourna la tête vers le garçon qui avait soufflé dans l'instrument.
Il y eut un silence. Puis, l'adolescent cria :

- Arrêtez tous ! Monsieur Diato est mort. Ça ne sert plus à rien de se battre. La guerre est finie.

La guerre est finie.

La guerre est finie.

La guerre est finie !

Au début, tout le monde se jeta des regards méfiants, n'y croyant pas trop. Puis, peu à peu on lacha nos armes, tour à tour.

Tous partirent à la recherche d'un ami, mais c'était difficile parmi tout ce monde.

On meurt pour une aveugleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant