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Le directeur grimaça.

- Océane ne se laissera pas faire, dit-il.

- Monsieur, elle est aveugle, objecta Ludivine. On la maîtriserait en quelques secondes, même à une seule personne.

- Déjà, elle n'est pas aveugle mais malvoyante. Et, en plus, je vous ai menti.

- Comment ça ? s'écrièrent la plupart des élèves encore là.

- Je sais pourquoi le directeur de l'école Sacré Coeur voulait qu'on lui livre Océane.

- Pourquoi ? demandèrent tous les élèves d'une seule voix.

Monsieur Kala inspira un grand coup puis lacha :

- Elle a des pouvoirs.

- Des pouvoirs ?

Le directeur ouvrit la bouche pour nous expliquer mais à ce moment-là, le son d'un cor se fit entendre, signe que la guerre allait recommencer.

- Tous en position, ordonna le quadragénaire.

Je levai mon arme et jetai un dernier coup d'oeil à Lewis avant que les élèves du camp adverse nous foncent dessus.

《 Des psychopathes》 me dis-je en voyant leurs visages féroces et leurs sourires cruels.

Ils n'avaient donc aucun scrupule à tuer de jeunes personnes ? Que leur avait-on promis pour qu'ils assassinent autant ? Quand cette guerre plus qu'inutile s'arrêterait-elle ? Océane avait réellement des pouvoirs ? Si oui, comment était-ce possible ? Tant de questions auxquelles j'avais zéro réponse.

À ce moment-là, j'avais juste envie de lâcher les armes, d'abandonner.
Et puis, je pensai à mes amis et ma famille. Si je mourrais, ils ne s'en remettraient pas. En plus, Bianca était déjà morte...
Non, il ne fallait surtout pas abandonner.

Alors que je me battais, j'eus soudainement le souffle coupé. À quelques mètres de moi se battaient Lewis et une personne que je n'avais pas vue depuis un an mais que je reconnus immédiatement ; mon ex-meilleure amie, Lola, était en train de se battre contre Lewis. Et, pour l'instant, elle avait l'avantage.

L'adolescente avait changé d'école l'année passée et je fus frappée de voir à quel point elle fait changé. Elle avait grandi et une lueur déterminée brillait dans ses yeux. On aurait dit qu'elle avait seize ans au lieu de treize. En bref, elle avait très clairement mûri.

Le gars contre qui je me battais sembla déboussolé, surpris par mon manque de réaction. Je le contournai et il ne m'arrêta pas. Peut-être que lui aussi ne voulait pas tuer s'il pouvait l'éviter. Je lui en fus reconnaissante et fonçai vers Lewis et Lola puis criai le prénom de cette dernière. Elle se tourna vers moi et lâcha son arme en me voyant, choquée. Lewis eut la gentillesse de ne pas en profiter pour l'attaquer - ou peut-être était-il trop mal en point ?

Et là, à ma plus grande stupéfaction, Lola se jeta dans mes bras en pleurant. Je lui tapotai le dos tout en me disant qu'on allait se faire tuer si on restait dans cette position.
Enfin, elle se détacha de moi et riva son regard bleu dans le mien.

- Célia... c'est vraiment toi... dit-elle alors.

J'esquissai un sourire.

On meurt pour une aveugleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant