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- Où allons-nous dormir ? demanda finalement Bianca, la voix tremblante.

- Dans les classes. Une société va normalement nous apporter cinq-cent-cinquante matelas d'ici ce soir, répondit Monsieur Kala.

- Et nos habits ? On va mettre les mêmes neuf jours de suite ? demandai-je.

Le directeur grimaça.

- Je crois bien que nous n'aurons pas le choix, déclara-t-il.

- Est-ce qu'on se lavera ? demanda Alexandra.

- Oui, dans les douches des vestiaires à côté de la salle de gym. J'ai déjà fait un planning de qui se lavera à quelle heure. Il sera affiché à l'entrée des douches.

- Comment va-t-on faire pour se laver les dents ? demanda Lewis.

Le directeur eut une nouvelle grimace.

- Je crois hélas qu'on ne saura pas le faire, dit-il.

- Si, s'interposa alors monsieur Chuchoti. Je me suis occupé de ça. J'ai acheté deux-cents brosses à dents et deux-cent-trente tubes de dentifrice.

Les élèves poussèrent des soupirs, soulagés.

- Et le jour du combat, nous allons être habillés comment ? Sans armure, nous sommes d'avance fichus, dis-je, fataliste.

- Vous avez raison, mademoiselle Ventura, mais hélas je n'ai trouvé d'armures nulle part. Vous savez, ce que nous allons faire est surréaliste.

- Nan, sans blague, on avait pas remarqué, ironisa Matthieu, le meilleure ami de Ludivine.

Le directeur le regarda avec tristesse.

- Mais hélas nous n'avons pas le choix.

Il avait raison, bien entendu.

- Vous avez d'autres questions ? demanda alors monsieur Kala.

Personnellement, je n'en avais plus - du moins pas pour le moment - et apparemment, les autres non plus.

Le directeur regarda alors l'heure sur sa montre et dit :

- Oula ! Il est déjà midi quart ! Allez manger. À quatorze heures, l'entraînement commence.

Les profs reconduisirent les élèves dans les classes et on mangea nos tartines sans grand appétit. La nouvelle qu'on venait d'apprendre était trop grosse à diriger. J'eus l'impression de rêver. Plusieurs fois, je me pinçai avec force pour bien vérifier que ce n'était pas le cas.

- Je n'arrive pas à y croire, je n'arrive pas à y croire... répétait Alexandra, les larmes dévalant ses joues.

On meurt pour une aveugleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant