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Ce ne fut que le soir, en classe, que mes amis vinrent me parler. Emilie commença :

- Désolée pour tout à l'heure. J'aurais t'écouter et arrêter de t'embêter.

Bianca continua :

- Bien sûr qu'on veut que tu restes avec nous.

- Seulement, ajouta Lewis, quand tu es fâchée ce n'est pas très agréable pour nous.

- Oui, compléta Alex. On te préfère quand tu es de bonne humeur.

Je les regardai tous un moment en silence, essayant de ne pas pleurer.

- Désolée, finis-je par dire, la voix tremblante. Mais vous savez, quand je suis fâchée contre quelqu'un, je suis en colère contre tout le monde. C'est comme ça, c'est dans ma nature.

- On sait, dit doucement Lewis. Mais tu dois essayer de canaliser ta haine. C'est mieux pour tout le monde.

Je hochai la tête en me frottant les yeux.

- Je... j'essayerai.

Tout le monde me sourit et Lewis me prit dans ses bras. Je répondis à l'étreinte en fermant les yeux.

***

La semaine passa alors.
Chaque jour, je détestais un peu plus monsieur Pique mais chaque jour, on apprenait de mieux en mieux à se battre.

Les deux derniers jours avant le combat, nous n'eûmes plus de déjeuner ; les réserves de céréales étaient épuisées.

Monsieur Kala annonça que le jour du combat, nous aurions droit à deux armes choisies au hasard. "Super" me dis-je. "On ne sait même pas avec quelles armes nous allons devoir combattre". Vraiment, quelle belle organisation...

La nuit avant le combat, presque personne ne dormit. La moitié de nous pleurait en étant sûr de mourir le lendemain et l'autre moitié était trop anxieuse pour dormir. Je fis partie de la deuxième catégorie.
Me tournant et me retournant sur mon matelas, je pensai à mes amis. S'ils mourraient ?
Jamais je ne le supporterais.

Avant d'aller dans nos classes pour aller nous coucher, on avait fait une petite réunion composée de Bianca, Emilie, Alex, Lewis, Lucie (Emilie avait insisté pour qu'elle y assiste), Ludivine et Matthieu (qui s'étaient incrustés) et moi.

- Les amis, avais-je commencé. Ça y est. Demain, c'est le grand jour. Demain, nous allons devoir tuer ou être tués. Il y a un mois, si on m'avait dit que je participerais à une guerre un jour j'aurais rigolé mais pourtant, c'est bien réel. Je voulais vous dire que je suis vraiment heureuse de vous connaître et que je vous aime de fou. Alors, s'il vous plaît, restez en vie, d'accord ?

On meurt pour une aveugleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant