Chapitre 22

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Bon bah en fait j'ai écris le chapitre 22 dans la foulée :)

Comme c'est la fin, j'ai pas trop envie de vous faire attendre.

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– Morgane !

Je trébuche avant d'arriver jusqu'à elle. Elle ne bouge plus, j'espère qu'elle va bien, pitié faites qu'elle aille bien. J'hésite à la secouer, j'ai peur de lui faire mal mais en même temps, j'ai très envie qu'elle se réveille. Heureusement, je n'en ai pas besoin de la toucher, ma voix seule semble la ramener ; elle ouvre les yeux et cille doucement, comme après un long sommeil. Je soupire de soulagement pendant qu'elle retrouve ses esprits. Elle semble un peu perdue, ce qui est tout à fait compréhensible. Je ne sais même pas si elle se souvient de ce qui lui est arrivé.

– Kris ? Dit-elle en reconnaissant mon visage.

– Est-ce que ça va ? Comment tu te sens ?

J'ai la voix complètement éraillée, preuve que mon corps n'en peut plus. Elle essaye de se relever, je l'aide comme je peux, ayant moi-même du mal à tenir le coup. Elle s'accroche à mon bras et le serre, en quête de réconfort.

– Tu l'as eu ? Demande-t-elle soudain, le regard effrayé.

J'opine du chef.

– Oui, je crois.

Elle tend ses mains devant son visage et affiche une mine incroyablement réjouit en constatant qu'elle peut de nouveau les voir. Elle sourit et enroule ses bras autour de ses épaules, pour se cajoler elle-même.

– Oh, mon corps, tu m'avais trop manqué !

Je ne peux retenir un rire nerveux. Mon visage me tire, j'avais presque oublié ce que ça faisait de sourire. Toutefois, j'ai du mal à accepter que les choses soient réellement terminées. J'ai passé la journée à courir dans tous les sens et ce n'est pas maintenant que ma vigilance va s'évaporer.

J'observe les environs une dernière fois, pour m'assurer qu'il n'y a plus aucun ennemi. Il ne reste plus que Vince, debout sous son arbre. Il a repris ses esprits sans que je ne m'en aperçoive ; il a l'air complètement atterré et tient fermement sa main blessé contre lui. Il croise mon regard et recule de trois pas, avant de s'enfuir en courant en dehors du cloître.

Je ne sais pas très bien pourquoi, mais cette réaction me déçoit et me met en colère. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me félicite d'avoir battu notre ennemi mais le voir déguerpir comme ça est blessant. Même si je comprends qu'il puisse avoir envie de quitter cet endroit au plus vite. Je ne m'inquiète pas pour lui, il connaît le chemin mieux que moi.

– Où il va l'autre ? S'interroge Morgane en le voyant fuir.

– Laissons le. Tu peux te mettre debout ?

– Je crois oui.

On s'agrippe l'une à l'autre pour nous lever. J'ai les jambes qui tremblent et je crois que Morgane aussi. Je passe un de ses bras autour de mes épaules, elle proteste un peu au début, puis voyant qu'elle a du mal à retrouver l'équilibre elle accepte sans plus de cérémonie. Il faut qu'on sorte d'ici.

Qu'on puisse enfin rentrer chez nous.

*

Les rues sont vides et incroyablement calmes. Ca fait du bien. J'ai toujours hâte de rentrer chez moi, mais je me sens déjà un peu mieux. Ce silence m'apaise. Même si, maintenant que l'adrénaline est retombée, je me rends compte qu'il fait vraiment très, très froid. De minuscules flocons tombent du ciel et fondent à l'instant même où ils touchent le sol. Heureusement que Morgane est là, elle me tient chaud. J'ai toujours son bras autour du cou et je fais de mon mieux pour lui servir de béquille.

MonstrueuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant