Chapitre 12

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Coucou ! Voilà le petit chapitre du Dimanche :) 

Au programme : de l'action et un peu de name dropping de trucs des années 2000. Bonne lecture <3 

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Avant de quitter la cave, j'ouvre mon sac à dos et fais un petit inventaire de mes affaires : j'ai quelques trucs à manger, mon pot de confiture-leurre pleine de clous, ainsi que ma trousse et mes affaires de cours. Elles sont plus encombrantes qu'autre chose pour le moment mais sans elles, le verre du leurre ferait trop de bruit en se baladant partout dans le sac et je préfère ne pas m'en séparer.

Vince, de son côté, n'a quasiment rien sur lui à part ses clés et sa montre. Il est bien venu avec ses propres affaires mais il a tout laissé tomber dans la cour en fuyant le monstre ailé et je ne peux pas l'en blâmer. De toute façon, je ne pense pas qu'il transportait une arme providentielle. Et dieu sait que j'aurais préféré, ce n'est pas avec un arsenal aussi nul que nous pourrons venir à bout de ce qui nous attend dehors. Nous allons devoir compter sur notre capacité à être discrets et c'est bien ce qui m'effraie. Heureusement que le CDI est juste à côté, nous n'aurons pas à nous balader dans les couloirs trop longtemps.

Car si personne ne nous a suivi ici, je suis certaine qu'il y a plus de deux monstres. Y repenser me donne le vertige. J'ai passé les dernières semaines à y croire dur comme fer, à me sentir seule au monde parce que personne ne m'écoutait. On m'a dit que je me trompais, que j'exagérais, que je me faisais des illusions, et maintenant que je viens d'avoir la preuve que j'avais raison depuis le début, je n'arrive pas à l'accepter. Comment c'est possible que ce genre de chose existe ? J'essaye de repenser à tous les films d'horreur que j'ai vu dans ma vie pour comprendre mais ça ne m'aide en rien. Ces monstres là ne sont pas des fantômes puisqu'ils ont une enveloppe physique et tangible, ce ne sont pas des loups-garous ou des vampires, impossible de s'en débarrasser avec de l'ail ou des balles en argent.

Pour l'instant, j'ai l'impression d'être dans un mélange entre The Faculty et Battle Royale. Entourée de monstres avec pour seule compagnie face à un destin funeste : mon pire ennemi. A deux, nous devons essayer de nous échapper de cet enfer et je sens déjà l'ampleur de la tâche me dépasser.

– Bon, tu viens ? Râle Vince, déjà en haut de l'échelle.

– Deux secondes, grogné-je en réponse.

J'ouvre ma trousse et glisse mon taille-crayon talisman dans la poche de mon sweat. Son efficacité reste à prouver mais sa présence me rassure, j'ai pris l'habitude de l'avoir toujours sur moi et quelque chose me dit que je vais en avoir besoin. Une fois prête, je grimpe pour rejoindre Vince mais les parois de la crevasse s'effondrent sous mon poids. Il tend la main pour m'aider. Ca me dégoûte de le toucher mais ce n'est pas le moment de pinailler, pas tant que la trêve est en cours. Je l'attrape – il a les mains glacées et tremblantes – et il me hisse derrière la fresque murale par laquelle nous sommes passés toute à l'heure.

Alors qu'il s'apprête à pousser la pierre pour nous faire sortir, un bruit étrange parvient à mes oreilles, un genre de chuintement organique. Je lui attrape l'épaule pour le stopper. Il grimace – lui non plus n'aime pas mon contact – et ouvre la bouche pour protester mais je le coupe aussitôt.

– Attends ! Murmuré-je. Il y a quelque chose de l'autre côté.

Son visage se crispe d'angoisse, il lâche la pierre avant d'y coller son oreille pour vérifier mes dires. Le silence s'installe à nouveau entre nous et permet au bruit extérieur de se faire plus net. C'est difficile à décrire ; je n'ai pas les mots pour le qualifier, on dirait un son de carton que l'on déchirerait très lentement.

MonstrueuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant