Chapitre 11

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Hello tout le monde :)

Enfin, nous y voilà. Je vous laisse lire. C'est maintenant que le titre de l'histoire prend tout son sens.

Bonne lecture !

Édit : J'ai ENCORE oublié le CW : chapitre angoissant/horrifique. Rien de graphique, c'est juste stressant mais je veux pas vous mettre mal ❤️

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Ce silence me glace.

Même les oiseaux se sont tu. Je n'ose pas croire que je suis la dernière, ce n'est pas possible, pas déjà ! Nous étions de moins en moins nombreux, mais tout de même, hier il y avait encore assez de monde pour que des voix s'élèvent dans la cour. Aujourd'hui, il n'y a plus rien : juste un grand espace vide où volent les feuilles mortes. La sensation est totalement différente du soir d'Halloween, ou nous avions le sentiment d'être libres. Là, encerclée par le bâtiment qui me domine et m'oppresse, je me sens plutôt comme à l'entrée d'un énorme piège à souris. Ecrasée par sa suprématie.

Je frissonne. Je ne sais pas si c'est dû au froid où la peur. Qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Si je comprends bien, je suis la dernière "survivante" et je n'ai aucune idée de ce qu'il va m'arriver. Je ne sais pas comment décrire ce que je ressens, c'est plus que de la crainte, c'est un mélange de désespoir et de fatalisme cynique ; l'incertitude du sort qui m'attend tout en étant sûre de me jeter droit dans la gueule du loup.

Je ne peux pas rester ici. Morgane m'avait prévenue, ce que je risque est considérable. Je dois m'enfuir – et tant pis pour la punition qui risque de me tomber dessus. Mais je m'en veux de n'avoir rien découvert. A part constater que tout devenait de pire en pire, je n'ai rien pu faire qui aurait pu aider mon amie ou les autres élèves. La culpabilité m'envahit, je ne peux pas abandonner mais que puis-je faire d'autre ? Si je disparais, la vérité disparaît avec moi.

Je recule doucement, prête à détaler.

C'est à ce moment là que Vince entre à son tour et m'invective de loin, avec une intonation étrange, trop précipitée pour paraître vraiment menaçante.

– Mais t'es déjà là toi ? J'croyais que tu resterais prostrée chez toi, après ce qu'il s'est passé hier.

A ma grande surprise, lui non plus, il n'a pas disparu.

Je lui fonce dessus, je n'ai pas le temps de subir son cinéma. Cette fois, il n'est pas question qu'il se défile avec du bluff et ignore mes questions. Je me plante devant lui et lui indique l'ensemble du collège en faisant de grands moulinets avec les bras.

– Tu ne remarques rien d'anormal là ?

Il a un mouvement de recul en me voyant approcher – sans doute par réflexe, craignant que je ne le morde à nouveau. Puis, étonné par mon attitude, il regarde derrière moi. D'après son expression incrédule, je devine qu'il ne comprend absolument pas ce qui me prend et ce que j'essaye de lui montrer. En temps normal, j'aurais été très fière de le voir faire une telle tête d'ahuri mais il n'y a pas de quoi se réjouir, je ne suis guidée que par ma peur. Et le voir là, encore en un seul morceau, prouve qu'il reste peut-être un infime espoir pour que je comprenne ce qu'il se passe, pourquoi les autres ont disparu et nous non. Malheureusement pour moi, il ne répond pas. Ses pupilles s'arrêtent d'abord sur la cour, puis sur moi, plusieurs fois de suite. Il a l'air plus choqué à l'idée que je m'approche de lui que par le fait qu'on soit seuls dans la cour. Ne me dites pas que même ça, il ne le voit pas ?

– Il n'y a personne ! M'emporté-je d'un coup, à bout de nerfs. Ca ne te paraît pas BIZARRE ?

J'ai envie de lui en coller une, de lui attraper le col et de le secouer comme un prunier, qu'enfin il arrête de se défouler sur moi et qu'il m'écoute. Il l'a forcément constaté et je n'en peux plus d'être la seule à porter ce poids. Encore plus maintenant, alors que tout semble sur le point de se terminer.

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