4. Anxiety

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CREDITS de Anxiety de Julia Michaels ft Selena Gomez

produced by Ian Kirkpatrick

written by Julia Michaels, Scott Harris, Ian Kirkpatrick & Selena Gomez

Merci pour vos premiers retours sur SLC, ça me touche tellement !

Je vous souhaite une bonne lecture les cupcakes !

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 Ma vue se trouble presque. Je n'arrive pas à me focaliser sur un truc. Je n'ai plus d'air. Je n'arrive plus à respirer. Je ne sens plus mon corps. J'entends Iseult parler, mais je ne saurais pas dire de quoi elle parle. Soudain, je sens ses mains sur moi. L'une prend ma main pour la déposer sur sa poitrine alors que l'autre m'oblige à la regarder. Ses prunelles sombres transpercent les miennes. Sous ma main, je sens son cœur battre beaucoup plus lentement que le mien qui semble être présent dans chacun de mes organes.

 
—   Respire avec moi, l'entends-je me dire.

 Elle prend une grande inspiration et m'invite à faire de même. J'essaye de la suivre avec beaucoup trop de mal.

—   Expire lentement, continue-t-elle d'une voix douce.

 Je ne sais pas combien de temps ce cirque continue, mais je sens mon rythme cardiaque revenir doucement à la normale. Bordel de merde, je déteste ces crises à la con. Je déteste être en dehors de chez moi. Les situations comme celle-ci me provoquent beaucoup d'angoisses.

—   Ça va aller, m'assure Iseult. J'ai appelé les secours et ils ont dit qu'ils allaient arriver au plus vite.

 Elle se laisse aller contre le mur puis tombe délicatement au sol. Elle m'invite à m'asseoir avec elle. Je me retrouve en face d'Iseult remerciant l'univers que l'endroit où nous nous trouvons soit quand même spacieux.

— Désolée pour la crise, bégayée-je.

— Tu n'as pas à t'excuser, tout va bien. Ça t'arrive souvent ?

— Hum hum, me contenté-je de répondre.

 Je n'ai aucune envie de parler de ça. Je déteste cette partie de moi, mon docteur dit que je n'ai pas en avoir honte pourtant, je n'arrive pas à faire autrement.

— Tu veux en parler ? demande-t-elle d'une voix douce.

— J'ai appris il y a peu que j'avais de l'anxiété et que ça ne date pas d'hier. Tout ce que je croyais faire due à ma bizarrerie vient en fait de là. Par exemple, j'espère constamment que mes potes annulent dès qu'on a des plans. Pourtant je fais de mon mieux pour être sociable.

— Ensuite tu penses à ce que tu rates et tu souhaites finalement être avec eux ?

 Je la fixe en fronçant les sourcils. Comment elle sait ça ? C'est une sorte de voyeuse de pensées ?

— Comment... commencé-je avant qu'elle me coupe.

— J'ai de l'anxiété aussi. Je sais ce que c'est de toujours avoir l'impression de devoir s'excuser de ressentir. De toujours avoir l'impression qu'un truc ne va pas alors que tu étais bien.

— Les gens ne savent pas ce que ça fait. Ils ne comprennent pas pourquoi je n'arrive pas à dormir quand la nuit arrive. Ils pensent que je peux régler ça en prenant un médicament.

— Ça aurait été cool que ça soit aussi facile, soupire-t-elle.

— J'ai toutes ces pensées qui défilent dans mon crâne et je n'arrive pas à les faire taire. Elles sont omniprésentes. Je n'arrive pas à m'en défaire.

— Elles sont toujours là, acquiesce Iseult.

 On reste à se regarder, quelques minutes, silencieusement. J'écarte les jambes et tire doucement sur son poignet pour qu'elle vienne s'allonger contre moi. Je masse son crâne ce qui la pousse à fermer les yeux de bien-être. Sa main caresse mon genou de manière totalement naturelle. C'est facile avec elle comme si les choses étaient parfaitement à leur place. Depuis que je la connais, je ressens ça.

— On devrait en faire une chanson. L'une des parties pourrait dire "I got all these thoughts, running through my mind. All the damn time and I can't seem to shut it off. I think I'm doing fine most of the time. I think that I'm alright, but I can't seem to shut it off", dit Iseult d'une voix base.

— On devrait faire ça Izzy.

— Izzy ? s'étonne-t-elle en ouvrant les yeux rapidement.

 Je ne l'appelle jamais ainsi en dehors de nos parties de jambes en l'air. Je ne suis pas du genre à donner des surnoms habituellement. Pour Jacob, c'est différent, il s'est présenté comme Jake la première fois que nous nous sommes rencontrés et j'ai cru que c'était son vrai prénom pendant un an. Sinon, je ne lui aurais jamais donné de surnom. En ce qui concerne Iseult, je ne sais pas quoi dire à part qu'elle me fait constamment baisser ma garde.

— C'est sorti tout seul, sourire-je.

— J'ai cru que tu voulais le faire ici.

— Tu en as envie ? demandé-je en me retenant de rire.

— J'ai peur des ascenseurs, me confesse-t-elle en se couvrant les yeux.

— Tu blagues ? Tu es la plus calme d'entre nous depuis que nous sommes coincées ici.

— Tu m'as détourné de ma peur. Je ne sais pas pourquoi, mais tu m'apaises, dit-elle en détournant le regard.

J'adore lorsque sun devient timide. Je n'admettrai jamais que je lui donne des surnoms, autre que Izzy, dans ma tête.

— Les secours ne semblent pas être pressés, ça te dit qu'on l'écrive cette chanson ? proposé-je en prenant soin d'éviter la dernière partie de sa phrase.

  Nous n'avons jamais parlé d'à quel point nous étions bénéfiques l'une pour l'autre. Je ne suis pas spécialement prête à lui avouer qu'elle est importante pour moi. J'aime l'avoir auprès de moi.
 J'embrasse son front sans trop de raison avant de lui filer mon téléphone pour qu'elle commence à écrire ses idées.

D eux heures se sont écoulées lorsqu'on vient enfin nous libérer de cet ascenseur de malheur. Avec Iseult, nous avons convenu de prendre les escaliers pendant un bon moment. Je ne le ferais sûrement pas par flemme, mais bon.

— Merci beaucoup de nous avoir libérées, dit Iseult à l'intention des deux personnes qui nous ont fait sortir.

 Nous attendons qu'elles partent avant de nous dire au revoir.

— C'était un plaisir d'avoir passé cette journée avec toi, dis-je.

— Pareil, c'était...intéressant...

— On se revoit bientôt au studio, dis-je en la prenant dans mes bras.

— Pas avant un mois, j'ai cours.

 Je fronce les sourcils parce que je ne m'attendais pas à ça. Je sais qu'elle a cours, mais j'espérais la voir avant. Je ne suis pas sûre de pouvoir tenir un mois sans voir cette magnifique créature.

— Tu veux que je t'aide à étudier, proposé-je dans une tentative pitoyable.

— M'aider à étudier ? Tu vas plutôt me distraire, rétorque-t-elle en inclinant sa tête sur le côté.

— Il faut bien prendre des pauses, tenté-je.

Mes intentions n'étaient absolument pas sexuelles, mais c'est ce qu'elle semble croire. Il est vrai que je ne l'aiderai pas à se concentrer, mais j'avais seulement en tête de l'embêter.

— Je t'envoie un message si j'ai un créneau qui se libère, Ma'.

— Ok, rentre bien alors. Tu m'envoies un message quand tu es chez toi.

— Fais gaffe, je pourrais croire que tu t'inquiètes pour moi, rit-elle en s'éloignant vers sa voiture.

Argh cette femme me rend folle. Évidemment que je m'inquiète pour elle.

Self Love (compositrice)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant