Self Love (compositrice)

5. Body

CREDITS de Body de Julia Michaels

produced by Jesse Shatkin & Louis Bell

written by Julia Michaels

Je vous souhaite une bonne lecture les cupcakes !

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 Je ramène à Iseult la tasse de café que je lui ai préparé. Elle me remercie avant d'en prendre une grande gorgée. Elle travaille depuis deux heures et demie et d'après son planning sa pause est dans dix minutes. La première heure, je l'ai aidée en lui posant des questions sur son sujet, elle est douée. Sa mémoire m'impressionne. Je mentirais si je disais que la voir avec des lunettes sur le nez et un débardeur blanc ne m'excitait pas. Cette femme est sexy. En attendant qu'elle termine, je pars à la salle de bain me rafraîchir. Au passage, je mets mon sac à dos dans sa chambre, il sera bien plus utile là-bas.

 Une fois devant le miroir, je suis subitement dégoûtée par le reflet qu'il renvoie. Ces derniers temps, c'est assez récurrent. Lorsque mentalement, je suis au plus bas, j'ai tendance à détester mon corps. C'est comme si j'avais besoin de matérialiser mon mal-être. J'ai conscience de me comporter comme une connasse avec celui-ci. Jamais je ne me permettrais de faire les remarques que je me fais à quelqu'un d'autre. Je suis mon propre ennemi. Je déteste le fait qu'il n'est pas de forme. Je me trouve trop en graisse. Je suis la raison de mes insécurités. Parfois, je me sens si vide. Aujourd'hui, je voulais porter un short de sport et un débardeur, mais j'ai fini par mettre un jogging ainsi qu'un t-shirt large et je demanderai sûrement à Iseult d'éteindre la lumière pour chacune de nos parties de jambes en l'air de la journée. Ce qu'on ne fait jamais.

— Je me dégoûte. Je me déteste, putain, soupiré-je en passant de l'eau froide sur mon visage.

— Pourquoi tu te parles comme ça ? demande la douce voix d'Iseult alors qu'elle enlace ma taille.

 Nos regards se croisent dans le miroir. J'étais tellement dans mes pensées que je ne l'ai même pas entendu. Les dix minutes sont déjà passées ? Putain de merde.

— Je ne sais pas pourquoi, réponds-je en haussant les épaules sans rompre notre contact visuel.

— Tu es belle, affirme-t-elle en me serrant un peu plus contre elle.

 Voyant que je ne réagis pas elle me tourne face à elle.

— Tu es belle Mahina, affirme-t-elle à nouveau.

 Sans plus attendre, ses lèvres fondent sur les miennes. Notre baiser n'est pas passionné, il est délicat et plein de promesses. Nous ouvrons les yeux au même moment, elle rompt le baiser pour laisser ses lèvres se balader sur mon cou. Ma tête tombe à la renverse à chaque fois qu'elle s'attaque à cette partie de mon corps.

— Je vais te prouver à quel point tu es belle. Comment ton corps est exceptionnel, murmure-t-elle au creux de mon oreille.

 Elle s'attaque ensuite à mon lobe. Je perds entièrement le contrôle de ma personne. Je ne sais pas trop à quel moment les rôles se sont inversés. J'étais censée être celle qui la distrait de ses pensées. Je me rends très vite compte que je ne serais pas au volant du premier round. Et franchement ça me plaît de le savoir. Je veux aimer mon corps comme j'aime le sien.

 Izzy m'attire contre elle pour retirer mon jogging ainsi que mon boxer. Ses mains viennent se placer sous mes fesses pour me mettre sur le lavabo. Je sais qu'initialement, j'avais prévu de le faire la lumière éteinte, mais mes neurones sont hors service. Cela demanderait bien trop de capacités motrices qui ont quitté mon corps au moment où sa langue s'est immiscée dans mon intimité. Iseult rend les choses tellement simples. La voir m'apporter autant d'affection me donne envie de m'en apporter aussi.

— Oh putain Izzy, gémis-je en agrippant ses cheveux.

 Elle lève rapidement les yeux vers moi tout en continuant. Elle me fait perdre la tête. C'est comme si le dégoût que j'éprouve pour mon corps était en train de disparaître tellement elle l'aime.

***

 Pendant qu'Iseult continue de réviser, je décide d'écrire. Je lui demande une feuille, ce qu'Iseult me tend rapidement avec plusieurs stylos. Évidemment qu'elle sait que j'aime faire des codes couleurs pour mes chansons. J'attrape le noir et commence à écrire ce qui me passe par la tête.

Sorry I'm a bitch to ya

I know that I'm the reason that you're so insecure

Think that I'd know better as I get a little older

I'm sorry I'm a bitch to ya

I know that I'm the reason you don't smile anymore

 Je suis obligée de m'excuser envers mon corps pour tout ça. La raison pour laquelle je vais mal, c'est en priorité moi. Je suis celle qui me rabaisse constamment. Je tente de continuer sur cette lancée, mais impossible de trouver quelque chose de cohérent. Je lève donc les yeux sur Iseult qui se mordille la lèvre inférieure en fronçant les sourcils. Elle fait ça à chaque fois qu'elle est concentrée. Le grognement qu'elle lâche me fait comprendre qu'elle n'arrive pas à comprendre ce qu'elle est en train de lire. Je ne peux pas m'empêcher de trouver ça adorable. Iseult. Voilà la réponse à mon problème.

I just wanna love my body like you love my body

I wanna look in the mirror and tell it that it's beautiful like you do

I wanna love my body like you love my body

Wanna make it feel like it's incredible like you do (Oh)

And I don't see what you see, but I want to, I want to, oh

Love my body like I love your body