C'était le matin du départ. Le soleil s'était déjà levé, et la communauté était prête. Prête pour la quête qui allait sauver la Terre du Milieu. Tauriel ressentait un mélange de fierté à l'idée d'y participer, et de crainte. Chacun ressentait les même sentiments. Bill le poney, avec ses sacs de nourriture sur le dos, la plupart destinés aux hobbits bien sûr, semblait être le seul à pas éprouver cette crainte. Sans doute parce qu'il ne savait pas où ils allaient. Ithil, sa jument, ne ferait pas partie du voyage. Tauriel la laissait aux bons soins d'Arwen. Pour l'instant, ils se tenaient tous dans la cour de Fondcombe, vêtus de leur tenues de voyage, attendant le départ. L'elfe rousse avait revêtu une tunique de chasse vert foncé et brune, pour mieux se camoufler dans les différentes forêts, landes et montagnes qu'ils allaient traverser, sur le chemin du Mordor.
La plupart des elfes vivant à Fondcombe s'étaient rassemblés dans la cour pour leur souhaiter bonne chance. Elrond était là également, avec ses enfants, devant les dix compagnons.
-Le porteur de l'anneau prend la route de la montagne du Destin. Vous qui voyagez à ses côtés, aucun serment, aucun engagement ne vous oblige à aller plus loin que vous ne le souhaitez, annonça-t-il.
Il fit une pause, et les regarda, ému.
-Adieu. Que la bénédiction des elfes, des hommes et de tout les peuples libres vous accompagnent, ajouta-t-il.
Tauriel croisa le regard d'Arwen, et se souvint de leur conversation matinale. Elle lui avait souhaité bonne chance en la serrant dans ses bras et lui avait dit de ne pas perdre espoir, en regardant Legolas qui descendait les escaliers à quelques mètres d'elles. Tauriel lui avait dit de ne pas perdre espoir non plus, en évoquant Aragorn, et l'elfe brune avait sourit tristement.
Le seigneur de la vallée d'Imladris les salua d'une main sur le cœur, ce que Legolas, Aragorn, Gandalf et Tauriel firent dans sa direction.
-La communauté attend le porteur de l'anneau, dit Gandalf quelques instants plus tard.
Le jeune hobbit se retourna, avec un regard dont Tauriel ne comprit pas la signification. Il passa devant eux, avant de prendre la direction de la sortie. Arrivé sous l'arche qui marquait l'entrée de la cité, il s'arrêta, hésitant.
-Le Mordor Gandalf, c'est à gauche ou à droite ? Demanda-t-il en murmurant.
Tauriel ne put s'empêcher de sourire à la question du jeune hobbit. Il était tellement courageux, mais il lui restait encore de nombreuses choses à apprendre.
-Gauche, répondit le magicien.
Tandis qu'ils commençaient leur marche, l'elfe rousse se retourna vers la cité, et fit un dernier signe de tête à Arwen. Après la réponse de la fille d'Elrond, elle se détourna et passa à son tour sous l'arche en pierre, derrière les hobbits. Legolas suivit rapidement, mais elle vit du coin de l'œil que l'héritier d'Isildur s'attardait. Sans doute voulait-il admirer le beau visage d'Arwen une dernière fois. Chose faite, il prit à son tour la direction de la sortie et suivit la communauté sur le sentier feuillu de la forêt. Alors, leur voyage commença.
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Ils traversèrent bientôt le pont qui menait à Fondcombe, et tracèrent leur route à travers la vallée d'Imladris. Au milieu de la matinée, Gandalf en tête de la communauté, ils atteignirent le virage qui marquait la fin de cette vallée. Tauriel se retourna une dernière fois pour admirer la splendeur de la cité à la lumière du soleil, avant de détourner le regard et de suivre le nain à la barbe rousse qui marchait devant elle, rythmant leurs pas au son de ses haches qui frappaient le sol.Ils s'éloignaient de plus en plus de Fondcombe, en direction du sud. Gandalf, toujours devant, menait les dix compagnons à travers les landes, vallées et plaines qu'ils traversaient. Venaient ensuite les quatre hobbits et le petit poney alezan aux crins lavés, puis Gimli, suivit de Tauriel. Derrière elle marchaient Legolas et Boromir, Aragorn fermant la marche.
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L'odyssée de la fille de la forêt
Fiksi PenggemarDans la sombre forêt de Mirkwood, les ombres grandissent encore et encore, jusqu'à noircir chaque feuille, chaque racine et chaque arbre. Les oiseaux se sont tus. Les fleurs ont disparu. Même le soleil peine à éclairer le sol de la forêt, autrefois...