(Hide and seek)

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Le voile orangé des jours se dépose sur les murs,

Tournoyant à travers les rideaux fins de ta chambre,

Virevoltant entres les fragments timides de mes silences.

Ils parlent pour moi, de leurs notes peu assurées,

Leur peur restée tapie entre les sons plus clairs de ta voix,

Les nuages d'or qui flottent dans tes iris.

J'essaye de te regarder mais je crois que j'y arrive pas,

Tu brilles trop pour moi,

Tu vis ce que je ne vis pas.

Moi j'existe pour faire trembler les fêlures sombres qui constellent tout mon être,

Je veux que tout tombe,

Que tout se brise.

Je veux mourir pour mieux rencontrer l'avenir,

Je veux me libérer de tout ce qui s'éternise sous le ciel azur de ce matin,

Ces remords, ces fantômes incolores qui s'étirent jusqu'à la lumière pour exister un peu plus à mes yeux.

Ils murmurent dans les couloirs, tu sais.

Entre les ruines du vieux château,

À travers le verre coloré des fenêtres de la grande bibliothèque.

Pourtant je les ai entendus à travers la nuit calme,

Ces rires qui illuminaient la maison vide,

Rendaient nos secondes précieuses de la plus belle manière qui soit.

J'aimerais la rencontrer de nouveau,

La musique qui faisait vibrer les paroies de verre de mon coeur.

Tu pouvais le voir battre, valser sur un rythme tantôt doux tantôt enjoué.

Je sais que mes mots s'emmêlent,

Que mes pensées flânent encore à travers ces images dorées qui ne vivent plus que dans ma mémoire,

Mais j'aimerais que tu saches quelque chose.

J'aimerais aussi que tu me promettes de laisser mes paroles briller de leur sincérité,

Les laisser se faufiler jusqu'à ton coeur pour l'envelopper d'une sensation rassurante,

Comme le ferait le soleil qui embrasse le sol jusqu'à le réchauffer,

Comme le fait ton souffle sur le fil majestueux de l'univers.

T'es magnifique.

Tu sais, quand tu me suivais au milieu de la nuit pour épouser les touches du piano du bout des doigts,

Les cordes familières de la guitare qu'on m'avait offert pour mon anniversaire.

Alors les mélodies se suivaient et s'envolaient jusqu'à consteller le plafond,

D'une évidence, d'une harmonie qui vivait jusque-là dans l'obscurité.

Tu disais qu'elles prenaient la forme de lucioles dans tes rêves,

Les fois où tu m'écoutais depuis les bras de Morphée.

Et puis la lune dessinait un sommeil paisible sur mes paupières,

Mes pas trouvaient leur chemin jusqu'aux douces couvertures de la nuit.

Chaque fois, mon regard croisait le sien,

L'étoile qui brillait plus fort que les autres,

Celle qui habitait mes voeux le plus chers.

Je lui demandais si je pouvais faire ça toute ma vie,

Les yeux brillants, les mains tremblantes.

Mes souhaits recontraient alors la terre,

Ils s'y cachaient, s'y oubliaient.

Elle, elle fit naître des frissons sur ma peau,

Elle fit s'échouer une question sur les rivages embrumés de mon esprit.

"Est-ce-que que tes rêves sont aussi morts qu'il le semblent ?"

Le silence me répondait,

Le silence me répondait.

Mais moi je savais,

C'était la réponse qui faisait apparaître un sourire merveilleux sur mes lèvres.

omnia ☆.*。・゚✫ [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant