Mise-En-Scène

16 1 0
                                    

J'ai toujours beaucoup rêvé, je me voyais vivre dans la nature comme une sauvage, m'entraîner physiquement jusqu'à devenir une athlète de haut niveau, rejoindre un gang ou simplement être une cancre à l'école, je me voyais étudier la politique et devenir quelqu'un d'important ou bien encore participer à une manifestation, organiser une grande fête, arriver à un mariage en tenue d'enterrement. Mes rêves se sont atténués au fur et à mesure que ma vie s'écoulait, bien que je sois toujours une grande rêveuse, ma vie à été monotone à tel point que je finirais ma vie seule, sans compagnon ni enfants, connue comme la commère du village dans lequel je vis. Alors pour tout de même faire honneur à ma vie, je décidais de mettre à l'exécution un de mes souhait qui était de ne pas mourir trop vieille.

Je n'avais jamais eu de pitié ou de compassion envers les vieux, ''ils sont vieux, ils meurent c'est le cycle de la vie...''de plus ils étaient un poids pour la société. Alors lorsque des maladies touchant presque uniquement les personnes âgées apparaissaient, comme celle pendant mon adolescence en 2020 il me semble, je ne les prenais pas vraiment au sérieux, cela avait d'ailleurs été un sujet de discorde avec ma mère qui chérit sa famille plus que tout. Il faut dire que j'avais tendance être plutôt fataliste, du genre à dire que les maladies sont une cause de mort comme les autres, de même pour les accidents de voiture, ça arrive, ça arrivera toujours, il ne sert à rien d'être triste pour quelqu'un qui est mort du moin pas plus que pour quelqu'un partit en voyage. Cet être cher peut nous manquer mais ruminer ne mène à rien. Bien sûr cet avis ne s'appliquent pas aux meurtres, et encore moins aux enfanticides homicides etc.. Les crimes commis pour des raison personnelles ne sont pas justifiés d'après moi.

Mon souhait, depuis mes 15 ans je pense, avait été de ne pas mourir dans mon lit alors que je posais déjà des problèmes à ma famille depuis des années, je voulais mourir encore plus ou moins belle, encore indépendante, quand je me souvenais encore de tout et que je n'avais pas encore besoin d'aide pour me laver. Si une maladie m'avait trouver ou qu'un accident m'était arrivé, je n'en aurais pas été mécontente. À vrai dire, je ne tenais pas vraiment à la vie. Bien sûr, on pourrais penser que j'étais mal dans ma peau, et je l'ai bien sûr déjà été mais en fait on devrait plutôt voir cela comme un mode de vie, si j'avais pu donner mon espérance de vie à un jeune courageux et volontaire je l'aurais fait depuis bien longtemps. Et c'était pour moi le bon moment pour mourir, j'avais aujourd'hui 56 ans, ma mère était encore là ainsi que mon père et ma sœur allait bientôt être grand-mère. Ils seraient probablement tristes, malheureusement, mais je ne pouvais pas bafouer ma plus grande conviction.

J'avais toujours pensé qu'il serait bien que les hôpitaux acceptent de piquer les personnes qui le souhaitent, comme pour les animaux. Les organes pourraient alors être utilisés à bon escient et j'aurais pu servir à quelqu'un. J'avais donc décidé d'une bonne façon de mourir.

Je ne voulais pas vraiment causer un scandale qui ferait du mal à mes proches, ou bien que des enfants me voient si je sautais d'un immeuble ou autre. Il fallait donc que cela soit discret mais original (je voulais tout de même que les gens en parlent) et également d'une façon qui conserverait le mieux mes organes.

J'ai décidé d'un empoisonnement qui endommagerait uniquement mon cœur, c'est un simple médicament qui, mélangé à quelques autres substances causerait un arrêt cardiaque. Pas très original vous me direz, en effet ce n'est pas la cause de la mort qui le serait mais le cadre. J'avais préalablement décoré ma petite maison comme pour un anniversaire enfantin, il y avait des guirlandes à tous les murs que j'avais dû endommager fortement à force de trous. Des ballons sur toute la surface du sol, j'en avais gonflé plus d'une centaine. J'avais positionné une chaise royale, achetée à une plutôt belle somme, en face de la porte d'entrée. Derrière cette chaise, posée sur la table, une dizaine de gâteaux attendaient d'être mangée, ils étaient faits maison, j'y avait mis tout mon cœur et toutes mes dernières heures, n'étant pas très bonne pâtissière j'avais dû faire une nuit blanche.

Ma RéincarnationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant