Chapitre 10- Ambroise

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Le Comte, la Comtesse, Élisabeth et Ambroise étaient tous attablés pour le diner, quand une servante arriva pour prévenir de la venue d'une calèche. C'était en temps normal anodin, mais compte tenu des derniers évènements, le Comte avait demandé à tout son personnel d'être sur le qui-vive et de le prévenir de la moindre chose qui sortirait de l'ordinaire. N'attendant personne, il préféra aller accueillir son visiteur accompagné d'Ambroise.

Il ne faisait pas encore totalement nuit, mais la luminosité leur permettait seulement de voir que leur visiteur était une femme. Une personne les bouscula et accourut prendre la nouvelle venue dans ses bras.

— Mère, vous êtes venue ! Vous avez reçu ma lettre ?

— Ma fille. Ma chère fille. Je suis désolée de ne pas avoir pu arriver plus tôt comme tu me l'as demandé, mais votre père s'est arrangé pour ne pas que je puisse partir. Je suis surveillée de toute part à Orléans.

— Madame la duchesse, bienvenue à vous, l'accueillit le Comte. Miranda, faites préparer une chambre s'il vous plait, ordonna-t-il a sa domestique sur le perron.

— Bien Monsieur.

— Bonsoir Monsieur le Comte. Je suis navrée de venir à l'improviste, si j'avais pu, je vous aurais prévenu.

— Vous êtes la bienvenue ne vous inquiétez pas. Rentrons souper, je vous prie, vous nous apprendrez les causes de votre venue.

— Merci, je dois juste récupérer mes affaires. Arthur, pouvez-vous me donner ma valise s'il vous plait.

Lorsque le cochet se dirigea vers l'arrière de la voiture, Ambroise s'aperçut que celui-ci boitait.

— Madame la Duchesse, pouvons-nous croire en la loyauté de votre cochet ? interrogea Ambroise en chuchotant.

— Évidement, c'est le seul en qui j'ai une entière confiance.

— Je suis désolé de vous l'apprendre, mais... hésitât Ambroise.

— Mais ?

— Le seul indice que j'ai pu obtenir sur le départ de Clothilde est que le cochet qui l'a conduite était bond et qu'il boitait.

— Impossible !

— Permettez-moi de l'interroger. S'il s'avère que ce n'est pas lui, je le laisserais partir, mais dans le cas contraire, il pourrait nous être précieux.

— Arthur ?

— Oui madame ?

— Est-ce vous qui aviez accompagné ma fille Clothilde en dehors du Château de campagne sur ordre du Duc il y a bientôt trois semaines ?

— Je...

— Arthur ! Moi qui avais confiance en vous depuis toutes ces années, sanglota presque la duchesse.

— Madame, ne m'en voulez pas. Le Duc m'a fait promettre de ne rien dire sous peine de me renvoyer et de faire en sorte que personne n'accepte de m'engager par la suite. J'ai trois enfants et ma femme qui m'attendent à la maison. Je ne peux pas me permettre de ne plus pouvoir nourrir ma famille.

— As-tu pensé à la mienne de famille ? s'énerva-t-elle entre deux sanglots. Tu fais partie des rares personnes à être au courant de l'existence de ma fille, comment as-tu pu ?

— Madame la Duchesse, sans vouloir vous froisser, peut-être que l'heure des reproches peut être remise à plus tard. Le plus important étant de savoir où se trouve Clothilde à l'heure actuelle vous ne penser pas ? proposa le père d'Ambroise.

— Oui... désolée... Vous avez raison. Excusez-moi, je suis tellement inquiète. Arthur, pouvez-vous nous dire où est ma fille ?

— Madame, comprenez-moi s'il vous plait...

Apparences et révélationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant