Chapire 11: Amour tranquille dure toujours?

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Une heure plus tard, on partit dehors ensemble, on marchait dans la ville, et je croisais des jeunes filles que j'avais connu à la fac.

_ Tu les connais? Des amies? me demanda-t-il.

_ Pas exactement, répondis-je, on va plutôt des connaissances très éloignées?

_ Je vois, les gens sont souvent envieux.

_ Oh, il n'y avait pas grand chose à envier à l'époque, j'avais une jolie voiture, je peignais bien, mais le reste était un véritable carnage.

_ Avant que j'arrive vers toi? Parfaitement, maintenant c'est le tableau du bonheur.

_ Pas encore, mais pas trop loin.

_ Quoi? Tu oses me dire que je ne suis pas parfait? me demanda-t-il, le visage amusé et les yeux pétillants de bonheur.

_ Pas exactement, tu as des tas de défauts.

_ Des tas, ouais, c'est ça, mais certainement pas quand tu me supplies de te laisser jouir, n'est-ce pas?

_ Bof, faut bien que tu te rattrapes sur au moins un domaine, me moquais-je.

Il essaya alors de me chatouiller mais je m'enfuyais à temps, et je m'asseyais sur le rebord du lac. Il était à une centaine de mètres de là où nous étions, et il ne mit pas plus d'une minute pour arriver.

_ Tu connais? demandais-je.

_ Bien sûr, c'est le lac.

_ Non, je te parle de la légende.

_ Non, laquelle?

_ Ils disent que la première fois qu'on vient ici, si on donne une chose suffisante au dieu de la place, on peut gagner un amour éternel.

_ Tu y crois? me demanda-t-il. Moi, je t'ai déjà toi, et ce sera éternel, je ne crois pas vraiment en dieu. Pas en ceux-là en tout cas, me dit-il tout en regardant les pitres qui jouaient à côté de la fontaine.

_ Je n'y crois pas non plus, mais Amélia adorait ce genre de choses et elle me faisait chanter à chaque fois qu'on en avait l'occasion, donc j'ai chanté ici, et elle a donné sa glace. Et dieu seul sait qu'elle la voulait. Elle a d'ailleurs triché, elle en a mangé une bonne partie avant de bien vouloir la lancer.

Il se mit à rire.

_ Qu'est-ce que tu as chanté?

_ Listen to your Heart.

_ Ca devait être magnifique, me dit-il, tout en posant ses mains sur mes hanches. Il regardait le lac avec moi, nous étions à côté de la fontaine. Je réentendais les accords du piano, et je me mis à chanter. Je rechantais cette chanson, j'y prenais plaisir et je compris que cela faisait longtemps que je n'avais pas chanté par plaisir, pour moi, ou pour quelqu'un mais d’une façon que je le désirais vraiment. J'avais chanté par tradition, pour des gens morts, mais jamais pour l'amour, la vie. Je fermais les yeux, et j'imaginais que le piano jouait à côté de moi. Comme une illusion de havre de paix, entouré d'une musique douce et accueillante. Puis j'entendis un violon reprendre la musique, faire la partie instrumentale, et un autre l'accompagner, même s'ils n'en avaient pas dans la vraie musique. Alors que j'arrivais sur les dernières, je remarquais alors qu'il y avait une vraie foule qui m'écoutait, et deux violons qui m'accompagnaient. Des dizaines de personnes se mirent à applaudir. Les deux violonistes vinrent vers moi.

_ Vous avez une voix étincelante, magique, me dirent-il.

_ Attends, Arman, vous ne seriez-pas Amanda Greenbersh, la voix des anges?

_ En chair et en os, répondis-je.

_ Ah, alors c'est vrai que vous êtes une vampire?

_ Avec de vrais crocs, répondis-je en me moquant.

Transition et amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant