Contenu qui pourrait choquer certaines personnes à sensbilité fragile. A déconseiller aux trop jeunes.
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Je partais directement, et je prenais la direction d'un endroit où je n'étais pas allée depuis des années, je remontais vers le nord, je passais devant le lac, et je me posais, après deux heures de route, pas très loin de la frontière avec le Canada. Alors que je m'asseyais dans l'herbe, je sentis mes larmes. Je me sentais pas bien, je me sentais seule, mais plusieurs, et tellement en colère, tellement frustrée, mais aussi calme. J'avais l'impression d'avoir des pensées qui ne m'appartenaient pas. Pourquoi avais-je pensé que c'était leur faute? Ils m'avaient sauvé la vie. Bien sûr, j'aurais préféré ne pas perdre mes avantages avec ma vie d'avant, comme d'aller à la fac, de ne pas être montrer comme un monstre de foire. Mais je les avais eux, ils m'avaient protégé, aidé. Je ne comprenais pas mes réactions et cela me frustrait encore plus. J’avais l’impression de changer maintenant, mais j’étais vampire depuis maintenant un mois. Ca m’avait d’ailleurs un peu surprise de voir que je n’avais pas vraiment changé, j’étais restée la même, une envie de globule rouge en plus de temps en temps, mais le reste semblait très humain. C'est là que je ressentis cette faim, bien plus puissante encore que d'habitude. J'ouvrais ma voiture, et je prenais une des trois bouteilles que j'avais mises en secours dedans. J'avais au moins prévu pour ça. Par contre, je n'avais pas pris mon sac, je n'avais que mes clés, et encore, je n'avais pas même mon portable. Au moins, on me laisserait en paix pendant quelques temps. Au fond, c'est ce dont je rêvais depuis longtemps. Je remarquais, avec le calme, qu'il n'y avait que quelques familles autour de moi. On y était venu, quand j'étais petite, et moi et Amélia nous étions baignées, on avait entraîné nos grands frères, et j'avais peint cet endroit. Je me rappelais cette peinture, si belle, que mon père avait brûlé parce qu'Amélia était dessus. Je chantais légèrement et j'appréciais le fait que personne ne puisse m'écouter. Ce fut trois heures plus tard que je ressentis encore cette soif comme inextinguible alors qu’il me fallait au moins deux jours pour avoir faim d’habitude. Je prenais ma deuxième bouteille, j'essayais de ne pas la finir trop vite, ça me semblait étrange d'avoir plus soif que d'habitude. Je me rappelais alors les derniers mots de John, que voulait-il dire par la « fin de ma transition »? Je ne comprenais toujours pas, pourquoi les gens ne disaient-ils pas la vérité dès la première fois? Pourquoi est-ce que nos pensées ne peuvent pas être claires et limpides? Pourquoi je me mettais à divaguer ainsi? J'avais l'impression de perdre le contrôle de mon véhicule. Mais j'étais sur l'autoroute, à une vitesse beaucoup trop élevée pour pouvoir me permettre de perdre le contrôle de moi-même. Alors que je m'approchais de New York, je m'arrêtais chez moi, et je vidais deux poches de suite, mais je ne me sentais toujours pas contentée, je perdais pied, je m'en rendais compte. Ayant déjà pris de la drogue, cela me faisait à peu près le même effet, mais cela me faisait souffrir, je ne planais pas vraiment. J'essayais de rejoindre mon lit, mais je m'effondrais au beau milieu de ma petite cuisine. Je regardais le temps passer. Je me sentais mal, et alors que je me disais que j'allais sûrement mourir ici, je vis la porte s'ouvrir, et John était devant moi.
_ Kyle, elle est rentrée chez elle, elle est encore consciente, dépêches-toi. Elle est sur le point de finir sa transition, elle a besoin de toi.
_ Je sais, pauvre con, si tu ne l'avais pas poussé au bout ce matin, j'aurais pu lui expliquer. Mec, si je la perds, je t'assure que tu vas me le payer, entendis-je, comme coupé, à travers le téléphone.
J'entendais vaguement leur conversation téléphonique, mais j'avais l'impression que mes sens se multipliaient. Je regardais le mur, j'étais toujours au sol, John était accroupi à côté de moi, et me parlait, mais je ne comprenais pas tout, j'avais compris qu'il me demandait si j'avais bu du sang, mais je ne comprenais pas le reste. Je me rappelais ma peur face à la musique de la boîte, je me la rappelais, repensant à Amélia, mourant seule alors que j'étais dans un état pitoyable. Si seulement elle m'avait laissé dans cette voiture, nous n'en serions pas là. Et pourquoi tous ces accidents? Pourquoi le même accident? Qu'est-ce que Kathya avait voulu dire? Son message sur mon téléphone m'était arrivé tout à l'heure, et je l'avais écouté dans la voiture. En quoi mon accident n'en était pas un, que mon père était le vrai marqueur. Le marqueur? La cible? Pourquoi avait-elle usée un mot que nous avions inventé? Pourquoi tout ça m'arrivait? Puis je revoyais son visage. Pourquoi avait-il ce visage, pourquoi ce mec avait-il le visage de quelqu'un que je connais. Pourquoi connaissais-je mon aggresseur, et d'où? Et de toute façon, qu'est-ce que ça pouvait faire? pensais-je.
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Transition et amour
VampirAprès l'attaque sur le campus, je me suis réveillée en tant que vampire. Avec du recul, je me dis que j'aurais peut-être dû réagir, m'énerver du fait qu'ils aient décidé de mon destin, mais vu mon passé, est-ce que cette transition n'avait pas été l...