× Chapitre 5 ×

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221b Baker Street, London, 1905

Sherlock Holmes avait longtemps fixé le papier journal et ce code chiffré. Qui aurait pu laisser un code pareil dans un journal comme le Daily Telegraph ?

Watson ? Pourquoi irait-il lui envoyer un message alors qu'il pouvait très bien l'appeler avec son téléphone personnel. Mycroft ? La réponse était aussi dans la question précédente. Il ne connaissait qu'une seule personne pouvant communiquer avec lui comme cela : sa défunte amante.

Son cœur se serra douloureusement à cette pensée. Cela ne pouvait évidemment être elle car elle... Non, ne plus y penser, c'était déjà assez dur...

Il devait décoder ce code. Holmes chercha dans sa mémoire. Que lui avait-elle apprit ? Le détective connaissait beaucoup de langages codés : le langage des signes et le morse notamment. Et elle lui en avait apprit un. Celui qu'elle avait elle-même créé, pour qu'ils puissent échanger seulement entre eux. Personne ne pouvait déchiffrer leurs conversations. Certes, il y avait eu les télégrammes mais c'était nécessaire.

Puis, quelque chose apparut dans son esprit : un cadran de lettres et de chiffres. Aussitôt, comme une illumination, il se mit à le dessiner mentalement. Après quelques minutes, son outil papier apparut sous ses yeux. Il s'en servit sans attendre pour déchiffrer le code du journal. Pourquoi n'avait-il pas d'exemplaire personnel ? Cela aurait été trop facile pour un voleur de s'en servir.

Seule la mémoire photographique comptait, afin de se protéger, otus les deux. Petit à petit, le message codé apparut comme un texte télégraphé.

Les mots le frappèrent de plein fouet. Certains n'appartenaient qu'à eux deux, lui et son amour perdu. Comment cette personne qui avait laissé ce code dans un journal pouvait le savoir ? Qui était-ce ?

Pétale. Fleur. Petit oiseau. Rayon de soleil.

Le petit oiseau n'avait jamais été utilisé ou du moins dans aucun de ses souvenirs. Il y avait eu : petit animal blessé, lapin,...

Tout concordait avec ses souvenirs, ceux partagés avec sa compagne défunte. Que se passait-il bon sang ? Elle était morte. Cela semblait impossible.

La personne du code s'adressait à lui, c'était évident. Et ce code, ces mots, tout ressemblait à elle. Le rayon de soleil de sa vie, elle l'avait été.

Il n'y comprenait plus rien. La personne demandait seulement à comprendre. Comprendre la vérité. Mais quelle vérité ? Se retrouver. Pourquoi se retrouver ?

À la fin, elle donnait le point de rendez-vous. Pas d'heure, juste un lieu. Il devait s'y rendre. Il avait encore le temps d'y aller comme le numéro du jour venait de sortir.

D'un bond, Sherlock Holmes délaissa le journal, ayant mémorisé au millimètre près les mots, les phrases, tout et s'en fut jusqu'à la porte. Récupérant à la hâte son manteau et sa canne - on ne sait jamais, c'est toujours pratique ces trucs là ! -, il sortit, ne prenant la peine de l'annoncer à sa logeuse.

×  ×  ×


Le détective héla une voiture au pied de son immeuble et y entra quémandant directement la destination. Aussitôt, le chauffeur partit faisant trembler l'engin et libérer derrière lui un filet de fumée du pot d'échappement.

Les allées et rues défilèrent, Holmes resta pensif cela dit, pressé de rencontrer ce mystérieux auteur, celui de ce code chiffré.

Quelques minutes plus tard, le chauffeur le laissa à l'entrée. De nombreuses voitures et quelques autobus, nouveauté à Londres, roulaient sur le célèbre Tower Bridge.

Sherlock Holmes III : The Mysterious Child Où les histoires vivent. Découvrez maintenant