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Le brouhaha ambiant de la salle commune peinait à couvrir les voix de l'inquiétude qui résonnaient dans la tête de Mikasa. Cela faisait deux semaines que le Caporal-Chef Livaï était parti et, bien que la Major faisait de son mieux pour se montrer rassurante lorsque les membres du Bataillon multipliaient les questions sur l'absence de leur chef et les tenants de sa mission, Mikasa ne pouvait se débarrasser de cette boule qui avait élu domicile dans ses tripes.
Elle se faisait violence pour ne pas hurler à chaque fois qu'un de ses camarades venait lui demander si elle savait quelque chose à ce sujet. Par ailleurs, au Quartier Général, les rumeurs allaient bon train. Certains pensaient que le continent avait capturé Eren et lui avait fait subir un lavage de cerveau afin de l'utiliser comme arme de destruction massive contre Paradis ; d'autres pensaient qu'il avait été avalé par un autre soldat ; beaucoup étaient sûrs que l'armée ennemie était déjà en marche ; enfin, un jeune soldat que Mikasa ne connaissait même pas avait osé lui dire qu'il avait soi-disant entendu les généraux affirmer qu'ils avaient récupérer Eren depuis des semaines maintenant et qu'ils l'interrogeait dans un lieu tenu secret. Il avait même ajouté que le Caporal-chef était très certainement parti le torturer afin de lui soutirer des informations, parce que "tout le monde sait que ce salopard de Livaï déteste Jäger !".
Mikasa avait usé de l'intégralité de sa force mentale restante pour ne pas lui filer un coup de genou monumental dans les parties...Sacha, voyant bien que son amie était inquiète, avait suggéré qu'elle revienne dormir dans leur chambre afin de ne pas être seule. Mikasa avait été touchée par cette gentillesse mais avait tout de même poliment décliné. Ainsi, chaque nuit, elle restait longtemps assise devant la fenêtre, une tasse de thé entre les mains, espérant le voir apparaitre. Certains soirs elle avait même finit par s'endormir là sans même s'en rendre compte. Quant aux autres, elle avait préféré s'installer dans le fauteuil, le vide du lit la faisant se sentir trop mal à l'aise et pas à sa place.
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La porte s'ouvrit brusquement, faisant taire les conversations des soldats. Le Caporal entra et se dirigea d'un pas vif vers la table des gradés. Mikasa se força à faire disparaitre le sourire de soulagement aussi vite que celui-ci était apparu en voyant son supérieur, inutile d'apporter encore plus de raisons à ses camarades de la titiller au sujet du Caporal.
Il était visiblement épuisé et quelques tâches constellaient sa cape, Il doit détester ça, pensa-t-elle. Il échangea quelques paroles avec la Major, mais ils étaient trop loin pour savoir de quoi il était question. En tout cas, Hansi avait le visage fermé et se contentait de hocher la tête en écoutant le récit du soldat. Elle finit par tendre le bras vers la porte pour indiquer à son interlocuteur qu'il pouvait partir. Il se retourna, faisant se soulever sa cape, et jeta un coup d'œil furtif vers Mikasa avant de quitter le réfectoire.
La jeune femme finit son repas promptement et suivit ses camarades jusqu'à la chambre de Connie, puis après quelques minutes seulement prétexta être trop fatiguée pour le poker afin de s'éclipser. Son cœur battait la chamade et elle couru presque dans les couloirs, trop impatiente.
A peine eut-elle ouvert la porte de son Caporal qu'elle s'avança - non, se rua - vers lui et le serra dans ses bras. Elle avait laissé parler son corps plutôt que sa raison et le regretta sur-le champs :
- Je n'avais pas menti, n'est-ce pas ? Il est revenu en un seul morceau.
Mikasa se mit immédiatement au garde-à-vous, mais son visage trahissait sa surprise et sa honte.
- Major, je...
- Ça ne sera pas la peine, Mikasa, je me passerai de tes excuses alambiquées.
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Dans la fraîcheur de la nuit [Fanfic RivaMika]
FanficEren est parti, laissant Mikasa seule avec son désespoir. Qui aurait pu imaginer que ce serait cet homme si abjecte qui lui redonnerait foi en la vie ?