13 - Tourments

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(2086 mots)

    - Oï gam- Mikasa, le thé est bientôt prêt.

Elle acquiesça d'un signe de tête, encore groggy. Les effluves de la boissons se mêlaient à celles de l'herbe humide, enfermant l'esprit de la belle assoupie dans un cocon de douceur.

     - Tu n'as pas fait de cauchemar cette nuit, annonça-t-il sans détourner son attention de sa préparation.

Elle ne s'en était pas rendu compte, mais c'était la vérité. Elle ne se souvenait pas de ce à quoi elle avait rêvé, mais aucun cauchemar ne l'avait réveillée en hurlant !

Au fur et à mesure qu'elle sortait de son état de somnolence, des bribes de leur conversation de cette nuit lui revenaient et s'additionnaient à d'autres paroles du Caporal. Elles trottaient dans sa tête et elle voulait vraiment en savoir davantage. Ainsi, quand le Caporal lui apporta sa tasse et s'assit en face d'elle, la soldate se releva difficilement en position assise, plongea son regard dans sa boisson fumante, prit une grande inspiration et se lança :

     - Vous... Vous m'aviez dit que, comment dire ? Que vous compreniez ce que je ressens.

     -Hmm, je m'souviens.

Elle hésitait mais le fait qu'il ne la coupe pas immédiatement était signe qu'il n'était pas réfractaire à la conversation. Elle décida donc d'en profiter :

     - Est-ce que... Vous faisiez référence à la perte de votre mère ?

Il eut l'air surpris, comme s'il ne s'attendait pas à ça.

     - Étrangement, non. Sa mort est une tragédie bien sûr, mais ce n'était pas à elle que je pensait. A l'époque, je n'ai pas eu le temps de me morfondre, j'étais trop occupé à essayer de survivre dans les bas-fonds.

Mikasa regrettait presque d'avoir posé la question tant elle était mal à l'aise d'être ainsi plongée dans l'intimité de son supérieur. Néanmoins, une partie d'elle était captivée par son récit et mourrait d'impatience d'entendre la suite. Le Caporal releva les yeux vers la brune avant de continuer :

     - Furlan et Isabel.

Mikasa n'osait pas répondre, de peur de tout gâcher par une question déplacée ou une remarque stupide. Le ton du Caporal était très neutre et son visage inexpressif, à l'exception de sa mâchoire qui - si on regardait bien - était légèrement crispée.

     - Mes meilleurs amis. Ils étaient tout pour moi. On était en mission extra-muros. Ils se sont fait bouffer par un titan.

Comme il avait arrêté de parler, Mikasa dit la seule chose qu'elle pensait être acceptable :

     - Je suis désolée.

Or, à ces mots, le Caporal se leva d'un bond et s'éloigna de quelques pas.

     - Tss... C'est c'que tout le monde me dit. Comme si être désolé changeait quelque chose. Je sais que c'est la bienséance qui veut ça, mais j'me doute que t'es pas ravie que les deux personnes qui comptaient le plus pour moi se soient fait déchiqueter par un putain d'titan.

Il s'assit sur un rocher, dos à Mikasa, et pencha sa tête en avant tout en croisant les doigts sur sa nuque. Bien qu'elle ne puisse voir le visage de son interlocuteur, elle savait qu'il était profondément ému. Il marmonnait et Mikasa pouvait entendre des bribes de ses paroles.

     - J'suis arrivé trop tard. J'aurai dû les protéger. J'aurai dû la protéger.

Soudain, son attitude changea, il se redressa et serra ses poings sur ses cuisses. Le ton de sa voix était maintenant rude :

Dans la fraîcheur de la nuit [Fanfic RivaMika]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant