DIX - Détendre l'atmosphère

86 16 0
                                    

Musique : Tom Odell - Another love (slow reverb)


Cela faisait plus de cinq minutes que Zélie observait les garçons. Aucun des trois ne semblait décidé à parler et leur réaction plombait toute l'ambiance. Même le morceau de musique qu'elle avait mis en arrière fond n'y changeait rien.

Alors tout en apportant son verre de jus de pommes aux lèvres, elle soupira.

— Oh God les gars, détendez vos strings, je ne suis pas amoureuse de Dax ! lâcha-t-elle avant de s'asseoir en bord de table.

Zélie gonfla légèrement les joues comme elle aimait tant le faire puis secoua la tête face au mutisme de ses amis. Allait-elle vraiment devoir faire tout le boulot ? Apparemment, oui.

— On n'a plus le droit d'embrasser quelqu'un sans forcément avoir de sentiment ? Il me semble pourtant que c'est ce que font beaucoup de mecs encore ! Alors quoi ? De la part d'un mec ça va être cool, il va être le bad boy sur qui on fantasme, mais quand c'est une meuf, on la regarde mal ? Franchement ? Dax avait besoin de quelque chose pour arrêter de buter sur sa phrase. Je lui ai donné ce quelque chose et c'est tout !

Zélie chercha le regard de Maël, puis celui de Hugo. Mais aucun des deux n'accepta de croiser ses iris. Seul Dax le fit et hocha la tête en signe de reconnaissance.

— Bon alors, et cette visite ? s'exclama-t-elle soudainement en faisant claquer avec entrain ses mains.

Tout compte fait, ce n'était pas en les amenant chez elle qu'elle avait merdé mais peut-être en entraînant Dax avec eux. Mais malgré le fait que le baiser ait cassé l'ambiance, elle ne regrettait pas son geste. Elle était certaine que le garçon ne se connaissait pas lui-même et il n'y avait rien de pire que ça à ses yeux. Enfin du moins en ce moment.

Parce que comment pouvait-il être heureux s'il ne connaissait pas ses désirs ? Comment pouvait-il devenir quelqu'un s'il pensait être une personne qu'il n'était pas véritablement ?

— J'ai une pièce qui devrait vous plaire. C'est en quelque sorte mon cocon et je vous le montre si vous arrêtez de faire ces gueules d'enterrement. C'est bon, pas la peine d'en faire tout un fromage hein ! Ce ne sont que des lèvres qui se rencontrent. Sur la joue ou sur la bouche, ça ne change pas grand-chose en soi.

Maël déglutit avant de regarder Dax d'un air mauvais. Hugo quant à lui secoua négativement la tête. Un baiser sur la joue ou sur la bouche n'était pas du tout la même chose à ses yeux et il se doutait que Zélie partageait son avis mais qu'elle avait dit cela pour les aider à oublier. Alors il se força à se montrer courageux et fit un pas vers son amie.

— Moi je viens, déclara-t-il.

La jeune fille parut rassurée même s'il doutait tout de même de l'inquiétude qu'il avait cru percevoir dans ses yeux et se disait que c'était plus probable que ce soit une illusion de son cerveau plutôt que la réalité.

Il sentit bientôt la présence de son camarade de classe à ses côtés. Il ne manquait plus que le brun qui, les bras croisés, n'avait pas délogé de sa place. Il était le plus difficile en affaires et cela n'était un secret pour personne.

— Je vais fumer ! annonça-t-il après quelques secondes.

Muets, les trois adolescents le regardèrent sortir du salon. D'une démarche assurée bien que légèrement différente de d'habitude, Maël disparut dans le couloir et son départ laissa un goût amer dans la bouche de chacun.

Ce ne fut qu'une minute plus tard que la jeune fille prit la parole :

— Je vais te chercher des chaussons.

Zélie (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant