ONZE - L'âme de Zélie

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Musique : Xan Griffin - Sagittarius


Hugo et Dax traversèrent ce qui semblait être la salle à manger bien que les sculptures qui décoraient les lieux donnaient plutôt l'impression d'être dans une salle d'exposition. Sans se retourner ne serait-ce qu'une seule fois, Zélie poussa une grande porte, rentra dans son fameux « cocon » puis appuya sur l'interrupteur à côté d'elle. La brunette vissa ensuite les poings sur les hanches puis soupira de bonheur.

— Je vous présente ma pièce de travail ! Ça fait plus de quatre ans que je suis en charge de sa décoration.

Alors que les deux garçons hésitaient à entrer, Maël passa entre eux pour se frayer un passage à côté de la jeune fille. Cette dernière ne sembla pas surprise de le voir là. Il sentait la nicotine donc elle devina qu'il était réellement sorti pour fumer, mais son odeur était moins forte que d'habitude. Zélie comprit alors qu'il ne l'avait pas terminée et que cette dernière n'avait été qu'une excuse pour aller prendre l'air et sûrement reprendre ses esprits.

— C'est vraiment toi qui as tout fait ? demanda-t-il, les yeux rivés sur les illustrations murales.

La brune sourit. Elle savait que l'art lui permettrait de mettre de côté ses émotions actuelles. C'était son point faible mais également son point fort et c'était cette ressemblance entre Maël et elle qui les avait véritablement rapprochés au fil du temps.

— Oui. En fait, mon père a sa salle et moi la mienne. Je vous aurais bien montré cette dernière mais elle est fermée au public. Dites-vous que même moi je n'ai pas le droit d'y entrer !

Elle venait de retrouver son Maël, celui qui était curieux et arrivait à se détacher de quasiment tout pour se plonger dans l'univers étrange et compliqué qu'était celui des arts.

— Et elles se vendent bien ses sculptures ? interrogea à son tour Hugo en faisant un pas vers eux.

Zélie sourit, ses deux amis étaient à nouveau là, avec elle. La jeune fille ne les avait pas perdus.

— Généralement ce sont des entreprises ou des gens plutôt aisés qui se tournent vers lui. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de billets que certaines personnes peuvent aligner pour avoir une pièce unique.

— C'est scandaleux ! Enfin pas ce que fait ton père, s'empressa de rajouter Hugo en voyant le regard sombre de la jeune fille, je parle des gens qui jettent l'argent par la fenêtre alors que d'autres mangent de la terre pour survivre. Mais d'un autre côté, ce commerce permet aux artistes de gagner leur vie alors...

Zélie n'appelait pas cela jeter l'argent par la fenêtre, surtout quand il s'agissait de créations artistiques. Mais pour une fois, elle ne chercha pas à défendre son point de vue. Les garçons commençaient tout juste à passer au-dessus du baiser de tout à l'heure alors elle se dit que ce n'était pas le moment de remettre du froid.

Cependant ce fut Maël qui critiqua, incapable de garder sa réflexion silencieuse :

— C'est bien un scientifique totalement incapable de comprendre ne serait qu'un millionième du monde des arts qui parle !

— Pas spécialement, intervint Dax en avançant à son tour. Je ne pense pas que l'on puisse ranger des types de réponses dans des tiroirs en ne prenant au compte uniquement la filière que nous suivons. C'est bien plus complexe à mon avis. Je pourrais te donner plusieurs raisons mais elles ne seraient certainement que personnelles et n'auraient donc pas de véritables valeurs. Elles ne seraient pas exhaustives du moins.

Zélie (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant