CHAPITRE 4 : LA MARQUE DES TÉNÈBRES

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Nova

L'herbe rêche chatouillait désagréablement mon visage. Je ne pouvais pas bouger, écrasée sous le poids de cette personne qui, dans son geste, m'avait protégé de plusieurs sortilèges dont la lumière si blanche et vive me brûlait les yeux.
Cela me parut durer une éternité, ses bras reposant lourdement sur mon crâne, et son torse couvrant l'intégralité de mon dos, entravant partiellement ma respiration. Malgré l'aveuglement qui nous immobilisait, je me refusais à fermer les yeux, l'image de corps sans vie de Cédric se tapissait encore trop fraîchement dans mon esprit.

Les lumières finirent par périr dans l'obscurité, à présent plus rassurante que jamais. Je ne sus me dérober à sa présence que lorsqu'il décida que le danger n'était plus. Il se redressa rapidement, sans un mot et faisant craquer les branches qui jonchaient le sol, s'éloigna à quelques mètres.
Prenant une grande inspiration en me redressant. Je n'eus pas la présence d'esprit de chercher à savoir qui venait de m'administrer un plaquage digne des meilleurs matchs de sport moldu, ni même de prendre compte du danger. J'avais juste besoin de respirer et d'avoir un temps pour remettre mes idées aux claires.
Sa présence ne tarda pas à me recouvrir, alors qu'il m'offrait une main amicale.

— Est-ce que ça va ?

Je connaissais cette voix – encore –. Remontant son bras, son visage partiellement couvert par l'obscurité, à contre-jour. Je pouvais m'être un nom sur ce pseudo-sauveur et la surprise de son visage se reflétait parfaitement à celle qui devait tapisser la mienne.

— Mais tu es mo-.

— Cédric, Cédric Diggory, fit-il en agrippant mes épaules pour me redresser. On croirait que tu viens de voir un fantôme ?

Oh, tu ne crois pas si bien dire.
Je n'y comprenais plus rien, il y a à peine quelques minutes, je croisais son regard vide dans cet horrible cimetière. Comment cela pouvait être possible ?

— Qu'est-ce que tu fais là ? questionnais-je troublée en le détaillant du regard.

Le jeune homme qui se tenait face à moi, ses yeux brillants d'une certaine inquiétude mêlaient à l'excitation que lui conférait le shoot d'adrénaline était différent de son homologue précédemment rencontré. Ses vêtements de ville étaient ruinés par la suie qui couvrait aussi son visage, et ses cheveux cireux furent bien plus courts. Mais ce qui n'arrangea rien à la perfidie du moment fut le moment où je réalisai que le cimetière avait disparu, emportant Potter avec lui, bien que ses cris me hérissaient encore les poils.

Le stade et maintenant ça, une fois, c'est une coïncidence, deux fois dans la même soirée, c'est tout autre chose. Étais-je en train de perdre la tête ? Où les changements de ma vie me troublaient plus que ce que je pensais ? Quelque chose ne tournait pas rond, et il me fallait en parler à quelqu'un rapidement, mais pas n'importe qui.

— C'est plutôt à moi de te retourner la question. Tu es consciente que tu te trouves dans une situation plutôt délicate ?

Cédric me sortit de ma réflexion de sa douce voix calme qu'il maintenait volontairement bas. Il jetait de réguliers regards en direction du bosquet plus bas, mais je n'arrivais pas à comprendre en quoi se balader en forêt la nuit était un crime. À moins qu'il redoutait, l'arrivait imminente de son père.

— Tu as raison, jamais oublier que les sorties nocturnes étaient prohibées pour les jeunes sorciers. Tu ferais mieux d'y aller, ça serait dommage que ton vieux père te voit avec l'autre cinglé de Danares, dis-je en tournant les talons, prenant un chemin hasardeux et assez peu praticable.

— C'est qu'elle a du caractère la petite, j'en conclus que notre corps à corps ne t'a pas affecté tant que ça, fit-il avec une telle aisance que je pouvais entendre son sourire amusé alors qu'il m'emboitait le pas. Au passage, le campement se trouve dans la direction opposée.

𝗡𝗢 𝗧𝗜𝗠𝗘 𝗧𝗢 𝗗𝗜𝗘 || 𝐹𝑟𝑒𝑑 𝑊𝑒𝑎𝑠𝑙𝑒𝑦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant