CHAPITRE 2 : LA COUPE DU MONDE DE QUIDDITCH

180 12 16
                                    

Nova

La nuit avait déjà pris possession des lieux, enveloppant de sa profonde obscurité le vaste terrain, qui faisait office de camping pour les nombreux sorciers venu assister à la finale. L'endroit était sous l'emprise d'une certaine euphorie mélangée à la rivalité lancinante qui opposait les deux camps. En découlait une tension tel qu'il ne suffirait que d'une bousculade, un mot de travers, une simple étincelle en somme, pour que tout cela ne dégénère totalement.
Cependant, j'aimais cette ambiance ; quand tout ne tenait qu'à un fil, quand l'incertitude et la seule certitude dont nous étions sûres. C'est sûrement pour ça que j'affectionnai tant le Quidditch. La capture du Vif d'or en dictait l'issue finale quel que soit le nombre de point marqué, cette tension presque palpable à chaque fois que cette petite balle dorée filait entre les doigts d'un des attrapeurs. J'aurais donné ma vie pour ressentir ce poids sur mes épaules, ne serait-ce qu'une seule fois, mais on ne change pas les choses aussi facilement. Être un soutient est aussi un rôle gratifiant - qui essayais-je de convaincre ?

Remontant la grande allée éclairée par de grossiers barils enflammés, la présence de moldus en ses lieux empêchant l'utilisation de lanternes volantes. Je ne pouvais me dérober à ce faux sourire poli que je m'efforçais d'offrir aux différents membres du ministère. Détacher sur les lieux depuis quelques semaines déjà, ils se devaient d'assurer la sécurité et le bon déroulement des événements.
Certains m'arrêtèrent pour me demander des nouvelles de mon père et la raison son absence, ce qui me surprit dans un premier temps et me rassura dans un second. La Coupe du Monde de Quidditch était un événement d'une telle envergure, que beaucoup de sorciers présents n'avait pas eu vent des informations qui titrait la une ces dernières semaines.
En temps normal, j'aurais eu la franchise de leur annoncer sa mort sans préavis et sans y mettre la forme, mais je ne me voyais pas gâcher le moment avec ces paroles funèbres.

*
* *

De grand et étroits escaliers en bois sombre recouvert d'un épais tapis pourpre indiquait le chemin à prendre en direction des loges. Une étrange impression de déjà-vu me prit aux tripes. Les Malefoy m'avaient donné rendez-vous sur la passerelle qui faisait office de jonction entre les différentes loges. Nous étions supposément censés venir ensemble suite à un arrangement pour que je sois dans la même loge, mais je voulais profiter de l'endroit avant que la foule ne vienne briser le calme ambiant.
Je pris appui sur la rambarde qui offrait une vue partielle du terrain et prit le temps d'observer la zone de jeu, je souhaitais m'imprégner de l'aura magique qui m'avait tant manqué. Le brief d'avant match se terminait sur la pelouse parfaitement taillée en contre bas, et je fermai les yeux quelques secondes, sentant le vent frais dans mes cheveux et m'imaginant un instant à la place d'un des joueurs...

Papa ! Je ne vois rien ! hurla la voix criarde d'un enfant.

Sortant brutalement de ma rêverie, une odeur douce et sucrée, presque étouffante, me prit à la gorge tandis que le stade soudainement plein à craquer s'agitait dans tous les sens. Par quelle sorcellerie cela pouvait être possible ? Il n'y avait personne et le gong n'a même pas encore retenti.
Déboussolée et en manque de repères soudain, je cherchai du regard les visages des supporters à la recherche d'une familiarité quelconque. Mais ils étaient distordus et étrangement flous, sauf trois personnes, un rang plus bas.

Les deux mains fermement accrochées à la balustrade, le garçon qui venait brailler, s'agitait aux côtés d'une fille plus jeune qui cherchait à se faire plus grande tant bien que mal.

Du calme, mon grand, le match n'a même pas encore commencé, soupira un homme assis, dont la voix me paraissait étrangement familière. Vous n'avez pas besoin de voir le gazon, les joueurs se trouvent à l'opposés.

𝗡𝗢 𝗧𝗜𝗠𝗘 𝗧𝗢 𝗗𝗜𝗘 || 𝐹𝑟𝑒𝑑 𝑊𝑒𝑎𝑠𝑙𝑒𝑦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant