CHAPITRE 7 : RETOUR AU BERCAIL

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Nova

Poudlard m'avait manqué, non pas pour ses enseignements ou sa position géographique qui offrait un paysage à couper le souffle quand on savait exactement où regarder. Mais je me délectais de ce sentiment de sécurité que me conféraient ces murs et qui persistait en moi à chaque retour. Poudlard était mon véritable chez moi, et ce, malgré les événements qui avaient troublé les lieux les années précédentes.

Je marquai une pause dans le grand hall. Les interminables colonnes en pierres vieillies, les escaliers sans fins et les portraits qui nous accueillaient avec enthousiasme. Ce lieu était magique jusqu'au moindre grain de poussière.
Levant la tête vers le plafond pour en observer les sculptures, je sentis mes cheveux gorgés d'eau se plaquer davantage contre ma cape qui ne m'avait guère protégé du déluge qui régnait à extérieur. J'étais trempé jusqu'à la moelle, et je barbotée littéralement dans mes bottes. Mais personne n'avait été épargné.

Dehors, les éléments semblaient prendre un malin plaisir à se déchaîner, et c'était tout à notre défaveur. Dieu merci, nous n'étions plus convenues d'emprunter les barques pour rejoindre le château. Une besogne qui n'incombait que les premières années - j'ose imaginer qu'ils s'en rappelleront à vie.

Blaise et Drago vinrent se positionner à mes côtés. Ils s'accordèrent et levèrent leurs têtes en même temps, cherchant sûrement à savoir pourquoi je fixai le plafond.

Ils n'avaient eu cesse de me travailler dans la voiture sur ma disparition dans le train, mais je ne souhaitais pas les aviser de ma rencontre avec Fred Weasley, de poids de notre échange et de mes intentions nouvelles le concernant. Blaise était le plus sage des deux et aurait sûrement cherché à me résonner. Quant à Drago, il n'aurait eu de cesse de m'encenser, afin que je ne commets des actes qui dépassent mes intentions. Et ça serait mentir que de sous-estimer sous pouvoir de persuasion sur le long terme. Tel père, tel fils comme on dit.

Il me fallut redoubler de vigilance pour échapper à leurs suspicions. Je leur ai donc ouvertement menti, mais tout bon mensonge se doit de contenir une once de vérité. Ma vérité fut que j'avais partagé ma nuit avec Adrian, ce qui ne surprit que Blaise. Drago, étant déjà au courant, n'en fut que plus convaincu. Il allait devenir préfet et je gardais mes secrets pour moi. Je savais que la fierté de Fred le pousserait à cacher les éléments qui entouraient notre rencontre.

Qu'est-ce qu'on regard ?

Blaise interrompu notre contemplation insensée.

Notre avenir, fit Drago, ses cheveux goûtant sur son visage.

Nous tournâmes par un étrange automatisme nos têtes dans sa direction. Intrigués par la sonorité presque solennelle de ses mots. La violence de la pluie, aurait-elle débloqué un semblant de réflexion psychologique chez lui ?

J'ai les couilles gelées, reprit-il sans présenter le moindre embarras. L'avenir de ma noble famille en dépend.

Je partageai un long soupire avec Blaise. Qu'espérait-on ? C'était juste Drago Malefoy dans toute sa splendeur. Drago nous sourit, fière de sa bêtise. Blaise n'en était que plus affligé et m'offrit poliment son bras afin de rejoindre la grande salle. J'acceptai et nous abandonnons notre ami qui cherchait à se justifier.

Non mais elle était bien trouvée celle-là. Vous êtes vraiment des...

Ses mots demeurèrent en suspens. Le son de sa voix dont l'écho en amplifiait la portée fut soudainement remplacé par le bruit de l'eau. Un rire moqueur, nous fîmes nous retourner. Spectateurs d'une scène presque irréelle, ni Blaise, ni moi ne sûmes retenir nos rires. Drago venait d'être la cible d'un fantôme farceur muni de seau d'eau. Mon rire ne fit que s'accroître en constatant que Ron n'avait été épargné par cet accueil et qu'Harry cherchait à fuir le même assaut. Ce n'était rien, juste Poudlard dans toute sa fantasmagorie.

𝗡𝗢 𝗧𝗜𝗠𝗘 𝗧𝗢 𝗗𝗜𝗘 || 𝐹𝑟𝑒𝑑 𝑊𝑒𝑎𝑠𝑙𝑒𝑦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant