Chapitre18

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-Habille-toi lui ordonna-t-il.

Elle s'exécuta et porta un pantalon large et un débardeur noir. Lui, opta pour un jean et un t-shirt tous deux du même noir.

-Tu as faim? lui demanda-t-il enfin, tu n'as rien mangé au déjeuner.

-Jamil, n'essayerais-tu pas d'éviter de me répondre en détournant mon attention du sujet?

Piqué par cette supposition tout à fait juste, il se rembrunit et elle enchaîna aussitôt:

-Mais si tu ne veux pas m'en parler je comprendrai et je ne t'obligerai pas.

Il se retourna et inspira bruyamment comme pour se donner de la contenance dans tout ce stress. Pouvait-il réellement lui expliquer la cause de son humeur?

La réponse était non. Il ne pouvait pas, elle avait trop souffert pour supporter encore cela. Il se retourna et confronta cet océan pur. Il fut surpris par la colère qui l'habitat et se fut la promesse de réduire Gareth Petrovitch en miettes.

-Je t'en parlerai mais pas toute suite lâcha-t-il enfin.

-Je vois souffla-t-elle une moue boudeuse aux lèvres.

-Ne boude pas la gronda-t-il.

-Sinon quoi ? Osa-t-elle.

-Sinon tu auras la fessée du siècle.

-Tu n'oserais pas défia-t-elle en relevant le menton.

-Ne me tente pas. Maintenant viens on va manger.

Ils se rendirent donc dans l'une des salles à manger du palais afin de profiter d'un Tajine au poulet.

Swetlana se régalait, son appétit s'était réveillée au plus grand plaisir de son mari qui cependant, avait l'air très préoccupé. Même s'il lui avait promis de lui expliquer plus tard, elle voulait savoir et peut-être l'aider, après tout n'était-ce pas cela le rôle d'épouse ?

Des cris suraigus se firent entendre. Elle devina aisément que la princesse venait de s'éveiller et qu'elle avait sûrement faim. Se levant rapidement, elle rejoignit le couloir tout en prenant le soin d'ignorer Jamil qui abordait une mine agacée.

Lorsqu'elle revint avec le bébé dans ses bras, elle le trouva au téléphone. Sachant que ses coups de fils avaient tendance à s'éterniser, elle s'assit tout en berçant la princesse contre sa poitrine. Bientôt, elle se calma et lui offrit même un sourire qui à lui seul aurait la force d'arrêter une guerre. Swetlana ne comprenait pas comment on avait pu s'en prendre à un tel ange et sentit son cœur se serrer douloureusement en s'imaginant à la place de Tasmine.

Jamil coupa la communication avec Saïd qui lui avait affirmer qu'ils reviendraient dans les deux heures suivantes.

-Ils ne seront pas là avant quatre heures lui annonça-t-il.

-Eh bien cela ne me dérange pas de m'occuper d'elle.

-Je vois ça, tu t'en sors très bien.

Elle s'empourpra et sourit timidement.

-J'adore quand tu rougis.

Elle rit alors de bon cœur tandis que la petite tirait sur ses longues boucles blondes.

-Au fait, il faudra qu'on assiste à un gala de bienfaisance à Seattle, puis, une vente aux enchères à LA, ensuite, une ouverture d'hôtel à Miami et tout ça la semaine prochaine.

Swetlana déglutit péniblement à l'évidence qui régnait dans sa voix.

-Je pensais qu'on devait se rendre à Manhattan, tu as dit que tu voulais voir papa.

- Nous irons à Manhattan après demain, à l'aube. Il se tu un instant et repris ; ton agenda te parviendra dès notre retour à Yadar.

-Oh parce qu'il m'n faut un ?

Son mari partit d'un rire guttural.

-Bien-sûr, tu te perdrais sinon !

Swetlana pâlit aussitôt. Elle devra donc assister à ce genre de mondanité tout le temps.

Bien-sûr c'était le lot à gagner après le mariage. Une couronne sertie de diamants, l'argent, le pouvoir et des mondanités à tout va.

-A quoi penses-tu ?

La voix de son mari la sortie de ses réflexions exaspérantes et força un sourire pour lui prouver que tout allait.

-Je ne penses pas que je suis faite pour tout ça avoua-t-elle en agitant une main pour lui faire comprendre qu'elle faisait allusion à l'opulence des lieux.

Bien qu'elle n'est jamais manquée de rien et que ses parents soient assez nantis, elle ne s'était jamais attachée au matériel et ne pensais pas le faire aussi facilement.

-Moi je pense tout le contraire et puis je serai toujours avec toi. Enfin presque.

-Presque ? s'affola-t-elle.

-Tu auras des choses à faire seule dit-il brièvement.

-Vraiment ?

-Oui mais pas toute suite expliqua-t-il.

-Mais ça consisterait à quoi ? S'informa-t-elle.

-Trois fois rien, ouvrir des orphelinats, faire des dons, des œuvres caritatives, donnez des conférences, militer pour les femmes du pays en tant que leur représente... ce genre de truc.

-Je... j'ai un peu peur avoua-t-elle ; peur que le peuple ne m'accepte pas. Après tout, je ne suis pas une Yadarine.

-Ils t'accepteront, ils n'ont pas trop le choix la rassura-t-il avec sourire.


Elle lui sourit aussi puis se leva et marcha jusqu'au porte fenêtre de la terrasse. La vue qui s'offrait à elle était juste magnifique.

la promise du cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant