Chapitre 27

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 Le jet se posa sur le tarmac en plein milieu de la nuit. Swetlana sentait la fatigue l'envahir à force de tous ces voyages. Pourtant, elle ne se plaignit à aucun moment car elle était sûr que son époux s'en sentirait coupable et elle ne put s'empêcher de penser que c'était de sa faute si la situation était aussi complexe. C'était de sa faute comme tout ce qui était arrivé par le passé.

Le cortège était beaucoup plus discret lorsqu'ils s'élancèrent hors de l'aéroport. Jamil lui-même était au volant, ayant réduit l'effectif de ses hommes au strict minimum, la file de voiture ne comptait que deux Range Rover à l'avant et à l'arrière et une troisième au milieu. Il avait demandé à Alid les coordonnées GPS de la villa où ils étaient censés loger.

Aussi, il emprunta un chemin goudronné assez vaste qui menait à un autre plus étroit bordé par des végétaux par endroit.

Bientôt des grilles hautes se dessinèrent à l'horizon. Jamil jeta un œil vers sa droite et ne fut pas surpris de constater qu'elle dormait.

Comme les grilles s'ouvraient automatiquement à son approche, le souverain s'engouffra à l'intérieur suivit par le second véhicule. Il s'engagea sur l'allée principale et ne prit pas le temps de détailler la façade. Il se doutait que c'était une maison d'architecte comme on en trouvait dans la région.

Jamil sortit de la voiture une fois le protocole habituel mis en place. Il contourna le SUV et souleva sa femme dans ses bras l'emportant à l'intérieur sécurisé du domicile. Alid lui-même lui ouvrit les portes remarquant avec empathie que la reine s'était assoupie.

Laissant son intimité au couple royal, il se rendit au Bellagio où lui et une partie des gardes étaient logés.

Jamil déposa la jeune femme sur les draps de soie beige de la chambre qu'il avait choisi au rez-de-chaussée. Il l'observa un instant. Il lui en avait fallu du temps pour l'avoir et ce petit bout de femme était à présent le sien. Pourtant, il y avait une part d'elle qui semblait lui échapper.

Sa timidité et son innocence se reflétait sur son visage endormi. Elle avait réussi d'un sourire à éliminer toute la noirceur malgré son propre combat intérieur, cependant quelque chose n'allait pas.

« Est-ce que tu m'aime Jamil ? » avait-elle demandé comme si de rien n'était et, lâche, il lui avait répondu qu'il ne voulait pas lui mentir. Il lui reprochait de fuir son passé et de se renfermer mais, il n'en n'était pas moins comme elle. Il fuyait lui aussi, se cachait derrière ce masque froid et impassible.

Il fuyait et devrait fuir indéfiniment pour ne pas perdre la face. Fuir pour ne pas tomber dans les filet d'un amour qu'il ne saurait honorer. Il n'était pas venu au monde pour aimer mais pour régner son père le lui avait toujours di de son vivant. Et pour aimer il fallait avoir un cœur, le sien était pourri. Trop de sang avait coulé entre ses doigts et continuerait à couler.

Secrètement, il se demandait ce que ressentait, Swetlana, elle, à son égard.

La jeune femme se réveilla en sursaut. Un instant, elle crut avoir rêvé. Elle regarda autour d'elle puis Jamil. Il dormait tranquillement près d'elle, aussi elle se rallongea.

A peine eût elle clôt ses paupières que les cris recommencèrent. Cela sonnait comme des pleurs d'enfant, plutôt de bébé car la voix était trop aigüe. Prise de peur et d'inquiétude, elle réveilla Jamil.

- Il y a un bébé ici et il pleure.

Ce dernier souffla d'exaspération avant de rétorquer :

- Il n'y a pas de bébé ici, tu as...

Les pleurs reprirent l'obligeant à se taire.

Swetlana toujours aussi alarmée reprit :

- Il faut qu'on le retrouve.

Décidée, elle sauta hors du lit et sortit de la chambre, suivit par Jamil qui ordonna aux quelques gardes présents de fouiller les lieux.

Swetlana, elle, préféra chercher dans les pièces les plus proches.

Elle passa devant une baie vitrée donnant sur le jardin. Les pleurs s'intensifièrent, il ne devait plus être loin pensa-t-elle.

Lorsqu'elle fit coulisser la porte, un vent fort l'accueillit mais elle n'y prêta pas attention car il lui fallait retrouver le bébé même en robe de nuit.

Elle sortit rapidement dans le jardin et aperçu enfin un panier qui avait à peu près la taille d'un couffin.

Quant, elle fut au niveau de ce panier, elle s'accroupie tremblant de tout son corps et souleva dans ses bras, le petit être gelé par le temps qui ne portait sur lui qu'une simple couverture. Elle retourna à l'intérieur avec l'enfant dans ses bras qui s'était quelque peu calmé.

- Jamil ! s'exclama-t-elle assez fort pour être entendue depuis l'étage.

Ce dernier arriva, s'arrêtant promptement en voyant qu'elle tenait l'enfant dans ses bras. Les gardes alertés par son cri ne tardèrent pas non plus à se matérialiser là.

La jeune femme contempla le bébé les larmes aux yeux avant de se rendre dans leur chambre sans un mot, trop choquée pour articuler quoi que ce soit.

Elle donna un bain à la petite abandonnée histoire d'éliminer la saleté inappropriée pour son âge. Elle la sécha et l'emmitoufla finalement dans un drap plié en quatre.

De son côté, Jamil attendait les explications de ses gardes qui, étaient censés surveiller la maison et non laisser un individu y poser tranquillement un bébé.

Eux non plus ne comprenaient pas comment cela s'étaient produit et les vidéos des caméras de sécurité ne montraient rien qui puisse leur donner une piste sur un quelconque individu.

Exaspéré par la situation, il ordonna à l'un d'entre eux de lui rapporter le nécessaire pour un nourrisson.

Lorsqu'il retourna à leur chambre, il retrouva sa femme couchée sur le lit avec dans ses bras le bébé. Elle lui chantait une berceuse et celui-ci semblait endormi.

- Hey dit-il en s'asseyant près d'elle tout en la serrant dans ses bras.

- Vous l'avez retrouvé ? demanda-t-elle.

- Non, il vaudrait mieux attendre demain avec la police.

Quelques coups se firent entendre. Rompant leur étreinte, Jamil alla ouvrir à son garde qui revenait avec des sacs. Il laissa le jeune homme déposer tout ça avant de repartir rapidement.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda la jeune femme.

- Quelques trucs pour bébé...

- C'est toi qui a demandé ça ? coupa-t-elle.

- Oui j'ai pensé qu'on en aurait besoin.

Elle se redressa avec soin pour ne pas réveiller l'enfant endormi et se jeta dans ses bras.

- Merci murmura-t-elle. 

la promise du cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant