Chapitre 8 : Todoroki ça te dis quelque chose ?

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Pdv Dabi

Je soupira un bon coup.
- C'est bon je sais c'que tu vas m'demander..
- ...
Je m'allongea sur le toit, uniquement relevé sur les coudes, admirant les étoiles qui commençaient à apparaître. Elle ne bougea pas. Elle avait l'air soucieuse, je n'aurais su dire si c'était par angoisse de ce que j'allais dire ou autre chose. Dans tout les cas elle ne bougea pas et se contenta de me fixer attentivement.
Je ferma les yeux et poussa un soupir.

- Je ne parle jamais de ma famille car...elle me croit mort..
Ma soeur, ma mère, mes frères et ce conn...lui.
Il y de ça maintenant plusieurs années.., j'ai eu....un accident si on peut dire.
Todoroki ça te dis quelque chose ?

Elle releva la tête d'un regard interrogatif puis sembla comprendre car elle ouvrit béatement la bouche.

- Je crois que tu à compris... Je suis le fils d'Endeavor.

Je dus prendre sur moi de toutes mes forces pour prononcer son nom sans lâcher d'insultes.
Je venais de lui dire de but en blanc.. sans pression. Du moins en apparence car au fond ça me peinait d'en parler.

Ses yeux s'écarquillèrent puis elle repris son air interrogatif.

Autant tout lui dire.
- J'ai hérité de l'alter de mon père. Les flammes. Mais les miennes sont plus puissantes que les siennes. Les flammes bleues sont beaucoup plus ardentes et.....dangereuses.

Ces yeux s'écarquillèrent une nouvelle fois.

Pdv Manoka

Ne me dites pas que...

- Si. Ce sont mes propres flammes qui m'ont rendus comme ça. Cet accident dont je t'ai parlé, il y plusieurs années, c'est là que je suis devenu ainsi. Je ne contrôlais plus rien, mes flammes m'échappaient.
On n'a retrouvé que ma mâchoire sur le lieu de drame. Je suis mort brulé vif. Officiellement.
Mais pourtant j'ai survécu. Et je suis devenu "Dabi".

Je ne le quittais pas des yeux, lui gardait les paupières fermées, la tête tournée vers le ciel, toujours dans la même position. Il paressait si calme. Comment peut on rester si calme en racontant de telles choses.

- Pourquoi t'être fais passer pour mort ?

Cette question était sorti toute seule mais je redoutais sa réponse.

- Pourquoi je n'y suis pas retourné ? Tu ne connais pas la vrai nature de celui que j'ai pour père. Ma mère était déjà fiancée à un autre homme quand mon connard de père l'a achetée à ses parents. Tout ça dans le but de créer l'enfant parfait. Mi glace mi feu. Shoto.
Il n'avait aucun scrupule, il l'a battait.

Je ne disais rien. Aucun son capable de sortir de ma bouche.

- les 2 suivants, Fuyumi et Natsuo héritèrent de l'alter de glace de ma mère et ne présentaient aucun intérêt aux yeux de mon salaud de père.
Alors par dépit il commença à m'entraîner pour devenir le prochain n°1.
Je travaillais dur, je voulais le rendre fier, mais ce n'était jamais assez. Il en voulait toujours plus mais je ne maitrisais pas mon pouvoir.
Et puis est arrivé Shoto. L'enfant parfait. Mon père commença à me délaisser pour s'occuper de son petit protégé.
Ça avait beau être mon frère je vouais une profonde haine envers Shoto.
Pendant des années j'avais essayé de prouver ma valeur aux yeux de mon père et lui venais à peine d'arriver qu'il accaparait toute l'attention.

Je ne me rendis compte que je tremblait que lorsque mes jambes lâchèrent sous le choque. Je tomba à genoux devant lui. Non... il n'avait pas une histoire si horrible.. si ?

- alors ce soir là..
J'ai voulu prouver à mon père que je pouvais l'être. Son enfant prodige.
Je voulais lui montrer l'étendu de ma puissance.

Mes traits s'étaient crispés et ma respiration s'était stoppée. Je redoutais ce qu'il s'apprêtait à dire.
Lui avait fini par rouvrir les yeux et me regardait à présent d'un regard indéchiffrable. J'étais incapable de savoir quels sentiments il éprouvait en cet instant.

- Je me suis éloigné de la maison, dans une plaine près de la forêt. Arrivé là-bas j'ai libéré mes flammes. Je ne tentait en rien de les contrôler. Je les laissais valser au rythme du vent. Très vite la forêt derrière moi prit feu. Je ne bougeai pas. Il n'y avait personne autour de moi pourtant je savais qu'il le verrait, qu'ils le verraient tous.
Les flammes m'entouraient et j'en créais encore et encore. Je tomba à genoux. La chaleur devenant insoutenable. J'avais dépassé mes limites mais je ne m'arrêtais pas.
Je me demande encore si je ne voulais pas réellement en finir à cet instant.
Je me souviens avoir entendu des cris.
Je souviens avoir entendu ma mère crier mon nom depuis la maison.
- Touya !!! Appelait-elle paniquée.
J'entendais à sa voix qu'elle pleurait. Elle hurlait mon nom encore et encore de toute son âme. Je me souviens aussi avoir entendu mes frères et soeurs essayer de me résonner. En vain.
À cet instant ça me paressait la seule chose à faire. Une seule personne aurait pu me faire arrêter.
Mais il n'est pas venu. Jamais. Il savait ce qu'il se passait. Il le voyait. Mais il n'a pas bougé et m'a regardé détruire ma vie. Ma famille.
Ce fut la dernière fois que je les ai vu.

Aucun son ne pouvait sortir de ma bouche. J'étais comme paralysée. Je compris alors ce regard si triste que j'avais pu entrevoir la première foi que je l'avais vu.
Des larmes perlaient en coins de mes yeux que je retenais de toutes mes forces.
Mais même avec toute la volonté du monde il m'aurait été impossible de ne pas fondre en larmes. Celles-ci dévalaient toutes seules mes joues, alors je tenta une chose.
Je m'approcha de Dabi et le serra délicatement dans mes bras. Il se crispa tout d'abord puis il se relâcha et se laissa aller.
J'essayais de mettre toute la douceur possible dans ce geste. Pour rien au monde je ne l'aurais lâché.

Comment pouvait-il vivre après ça ?
- Touya.. dis-je en le regardant dans les yeux, avec un regard des plus tristes.
Il réagi à ce nom et parut touché.
- Cela fait bien longtemps que je n'ai pas entendu ce nom... Il esquissa un sourire sincère malgré lui.

Comment peut-il sourire dans un tel moment ? Comment peut-il sourire tout court ?
C'est là que je réalisa à quel point Dabi était fort.
Réussir à vivre après ça, réussir à aller de l'avant, à tout laisser derrière soit, à sourire à nouveau.
Au fond il était véritablement mort. Il avait perdu sa famille, sa vie, tout ce qu'il avait.
Aujourd'hui ne persistait plus qu'une étincelle en lui que ce qu'il était avant..

Jouer avec le feu [Dabi x reader]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant